Vincent Peillon : "Si je dis une demi-phrase sur Depardieu, cela éclipsera tout"

Publié à 07h15, le 18 décembre 2012 , Modifié à 07h21, le 18 décembre 2012

Vincent Peillon : "Si je dis une demi-phrase sur Depardieu, cela éclipsera tout"
(Maxppp)

PRISE DE CONSCIENCE - Vincent Peillon est l'invité spécial de Libération ce 18 décembre pour quatre pages d'interview. Quatre pages dans lesquelles le ministre développe sa loi pour la refondation de l'école et notamment sa réforme des rythmes scolaires.

Et l'interview commence par une appartée : la politique de l'éducation d'accord, mais parlons un peu actualité. Le ministre est connu pour sa libre parole, par exemple mi-octobre lorsqu'il s'est laissé aller à des considérations "personnelles" sur les bienfaits d'un débat sur la dépénalisation du cannabis.

Vincent Peillon ne tombera donc plus dans ces digressions, sur le cannabis comme sur Gérard Depardieu, en passant par les accusations de Mediapart envers Jérôme Cahuzac. Car il l'a compris : cela brouille son message. Il explique ainsi cette prise de conscience à Libération :

A chaque fois que je pars sur un chemin de traverse, quel qu'il soit, je dessers la cause que j'essaye de servir. J'ai eu l'occasion de le remarquer.

Alors que, la semaine passée, nous avons annoncé le recrutement de 43.000 enseignants, annoncé le projet d'une charte de laïcité dans les établissements scolaires, lancé la stratégie numérique la plus globale jamais initiée dans ce pays, si je dis une demi-phrase sur Depardieu, cela éclipsera tout.

Vincent Peillon applique là un des conseils répétés aux membres du gouvernement, et même au président de la République : concentrer la communication sur le message que l'on souhaite délivrer. Ne pas s'égarer.

Et le meilleur contre-exemple a été donné la veille par Jean-Marc Ayrault. En déplacement à Clermont-Ferrand pour saluer les dernières troupes françaises de retour d'Afghanistan, le Premier ministre a accepté de s'exprimer sur la lettre ouverte adressée à son encontre par Gérard Depardieu.

Une courte déclaration ["Ce n'est pas l'homme que j'ai qualifié de minable"] qui a éclipsé toutes les autres. Dans Libération, Vincent Peillon s'interdit donc toute "demi-phrase" sur le sujet.

>> Pour lire l'intégral de l'interview, c'est par ici [article payant]

> Le ministre y parle du réaménagement des rythmes scolaires, qui passera d'ici à 2013, voire 2014 pour certaines communes, par un allégement du nombre d'heures de classe par jour "en tentant de se rapprocher des cinq heures par jour", contre six aujourd'hui. Un temps disponible pour des projets comme "rallonger la pause déjeuner ou sortir plus tôt pour visiter un musée ou pratiquer un sport".

> Vincent Peillon indique également que le fonds spécifique que le gouvernement va débloquer pour aider les communes à mettre en oeuvre ces nouveaux rythmes pourrait dépasser les 250 millions d'euros annoncés. L'arbitrage sera rendu "cette semaine".

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