C'est assez rare pour être souligné : la classe politique a condamné de façon quasi unanime les révélations du magazine Closer concernant Florian Philippot. Dans son édition du vendredi 12 décembre, l'hebdomadaire révèle l'homosexualité du vice-président du Front national.
Invitée de l'émission Mediapolis , diffusée samedi 13 décembre sur Europe 1, Marine Le Pen condamne violemment les publications du magazine, "une atteinte très grave aux libertés individuelles". Elle ajoute :
"Ce type de comportement est insupportable. Je suis assez tranquille pour le dire. Je le dis quand ça touche Florian Philippot, je le dis quand c'est le président de la République. La vie privée, c'est sacré.
"
Un extrait de Mediapolis a écouter ci-dessous avant la diffusion de l'intégralité de l'émission samedi 13 décembre à 10h :
Cette position s'aligne parfaitement au flot de protestations survenues après la publication de Closer.
Mais, dans le viseur de Marine Le Pen, c'est moins les journalistes que les magistrats qui sont responsables de ce type de comportements. Elle dit :
"Tout ça c'est de la faute des magistrats. Je le dis très clairement car les magistrats qui sont saisis des procédures pour violation de la vie privée condamnent les journaux à des sommes qui sont dérisoires. Que les choses soient claires : à partir du moment où ils vendent je ne sais combien de dizaines de milliers d'exemplaires supplémentaires en violant la vie privée des uns ou des autres, et qu'ils sont condamné à quelque euros par la justice, alors ils continueront à le faire parce que c'est rentable.
"
Lors de la révélation de la relation entre Julie Gayet et François Hollande, en janvier 2014, Closer a vendu 610.000 exemplaires, soit près du double que d'ordinaire selon l'hebdomadaire. Le magazine a été condamné à 15.000 euros de dommages et intérêts à Julie Gayet.
Marine Le Pen ajoute :
"Si ces journaux étaient condamnés dès qu'ils violent la vie privée à verser des amendes qui correspondent à l'argent qu'ils ont engrangé grâce à cette atteinte à la vie privée, alors il ne ferait plus. C'est aussi simple que ça. […] C'est la rentabilité qui, exclusivement, permet à ces journaux ce genre de violation. Si ce n'était plus rentable de le faire, croyez-moi il ne le ferait plus.
"
Et la président du Front national d'évoquer, sans le citer, la situation de Steeve Briois. "Quand la justice dit : 'quelqu'un qui a une responsabilité publique doit admettre que sa vie privée soit étalée dans les journaux', cette justice se fourvoie", juge la président du FN.
Une référence indirecte à Steeve Briois, donc. En 2013, celui qui était encore secrétaire général du FN avait vu son homosexualité révélée dans le livre Front national des villes & Front national des champs. La Cour d'appel de Paris avait décidé d'autorisé la vente du livre, estimant qu'en raison de son statut de "personnalité politique de premier plan", "l’évocation de l’homosexualité de Steeve Briois […] est de nature à apporter une contribution à un débat d’intérêt général".