Interrogé ce vendredi 29 août sur Europe 1, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve réagit aux appels récurrents de l'opposition à la dissolution de la part de membres de l'UMP. Des appels que le ministre qualifie de "spéculations contre la République". Non sans un certain flegme, le ministre réplique :
Ce n’est pas très responsable, d’autant plus que l’opposition en question, qui commande beaucoup, a à la tête de son parti trois présidents, un quatrième en embuscade, et n’a pas brillé par sa capacité à gérer le pays et encore moins à gérer son organisation politique et son projet. Puisqu’il ne vous a pas échappé qu’ils n’ont pas de projet.
Bernard Cazeneuve fait bien évidemment référence au "triumvirat" Juppé-Raffarin-Fillon, et au retour de plus en plus attendu de Nicolas Sarkozy. Une attaque bien virulente de la part du ministre de l'Intérieur.
La position des cadres de l'UMP est ambigüe par rapport à la perspective d'une dissolution. François Fillon veut une dissolution, et si l'Assemblée est remportée par l'UMP, une démission de François Hollande : "Le retour au peuple oui ! Mais la cohabitation, non !" a averti l'ancien Premier ministre lors de son discours de rentrée à Rouez-en-Champagne. Eric Woerth, Eric Ciotti ou Franck Riester ont également appelé à une dissolution, ou jugé qu'une telle procédure serait irrémédiable : l'ancien ministre des Finances de Nicolas Sarkozy s'est exprimé lundi 25 août sur BFMTV : "Il n'y a plus d'autorité au sein de l'Etat. A un moment donné, il faut dissoudre l'Assemblée."