Plus que le projet de loi de finances pour 2015, c’est le budget de la sécurité sociale qui pose problème à la majorité socialiste. Un sujet sur lequel les frondeurs, dont certains ont été virés de la commission des Affaires sociales , sont montés au créneau.
De quoi obliger le gouvernement à passer en force et à utiliser l’article 49-3 de la Constitution, l’arme ultime du gouvernement pour contrer les récalcitrants de sa majorité sur l'un des textes budgétaires ? Secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen a assuré qu’il n’en voyait "pas la nécessité" .
Pourtant, en off, dans un article du Figaro du 8 octobre faisant état des multiples mécontentements au sein du PS , un ministre confie ses craintes :
"Je ne crois pas une seule seconde que le budget pourra être adopté sans le 49-3.
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Interrogé par le Lab, la députée PS Karine Berger, spécialiste des questions économiques, espère que Manuel Valls n’aura pas à en arriver là.
"En tant que socialiste, j’espère de tout cœur qu’on en arrivera pas là et qu’il n’y aura pas de blocage institutionnel.
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Celle qui fut rapporteure du "projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires" se montre néanmoins confiante. "La situation est plus apaisée qu’avant l’été", assure celle qui prédisait une dissolution de l’Assemblée avant 2017 , croyant fermement que le "gouvernement est prêt à discuter".
"Le message du Premier ministre a été clair : le Parlement dispose sur les questions budgétaires. On portera des amendements, notamment sur les collectivités territoriales.
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"Il faut faire en sorte qu’il y ait un vrai débat, pas de façade, qui fasse bouger les lignes", ajoute-t-elle encore. Egalement interrogé par le Lab sur une éventuelle utilisation de l’article 49-3 par celui qui lui a succédé à Matignon, Jean-Marc Ayrault, esquissant un sourire, n’a pas souhaité s’exprimer.