Vivement critiquée par Nicolas Sarkozy mercredi 2 juillet, Christiane Taubira répond dans un entretien à paraître vendredi 4 juillet dans les quotidiens régionaux du groupe Ebra aux accusations "d'instrumentalisation politique d'une parie de la Justice" émises par l'ancien chef de l'État.
"La seule question est de savoir si les choses ont été faites dans le respect du droit", estime Christiane Taubira dans cet entretien au Bien Public et au Journal de Saône et Loire.
#PRIVILÉGIÉ
Tout en prenant soin de ne porter aucune "appréciation sur la culpabilité éventuelle de monsieur Sarkozy", la ministre de la Justice lance quand même :
Je constate simplement que tout justiciable n'a pas le loisir de venir à la télévision pour expliquer comment il a été "maltraité". Je pense, d'un point de vue politique, que c'est une piètre ligne de défense et, en même temps, une méthode de diversion assez éculée.
#CAHUZAC
Quand Nicolas Sarkozy fait remarquer que l'ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac, poursuivi pour fraude fiscale, n'a pas fait une seconde de garde à vue, Christiane Taubira répond :
La comparaison ne me paraît pas justifiée pour la simple raison qu'une fois que le parquet a disposé d'éléments concernant Jérôme Cahuzac, celui-ci a été convoqué. Il a reconnu les faits. La garde à vue sert à établir les choses.
#ÉCOUTES NORMALES
Après la mise en examen de son client, l'avocat de Thierry Herzog dénonce les écoutes sur lesquelles est basée l'enquête. Des écoutes que la garde des Sceaux justifie en ces termes :
Les avocats font partie des professions protégées, comme les magistrats, journalistes, parlementaires, médecins. Je ne prends vraiment pas à la légère les écoutes qui sont incontestablement intrusives, mais la justice doit disposer de moyens pour construire des procédures.
Les juges d'instruction cherchent à établir si l'ancien chef de l'Etat, mis en examen, a essayé d'obtenir, par l'intermédiaire de son avocat, des informations couvertes par le secret auprès de Gilbert Azibert sur une procédure le concernant dans l'affaire Bettencourt, contre la promesse d'un poste de prestige pour ce dernier à Monaco..
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