Christiane Taubira ne voulait pas participer au nouveau gouvernement, selon "Le Canard Enchaîné"

Publié à 18h43, le 02 septembre 2014 , Modifié à 10h48, le 03 septembre 2014

Christiane Taubira ne voulait pas participer au nouveau gouvernement, selon "Le Canard Enchaîné"
Christiane Taubira © REUTERS/Stephane Mahe

Lorsque Manuel Valls a remis, lundi 25 août, la démission du gouvernement, certaines têtes ont chancelé d'emblée. Le départ d'Arnaud Montebourg était acté, ceux de Benoît Hamon et d'Aurélie Filippetti ont été officialisés dans la journée. Restait une inconnue : Christiane Taubira, qui s'est à plusieurs reprises écharpée avec Manuel Valls, allait-elle rester au gouvernement ? Finalement oui.

Mais Le Canard Enchaîné explique, ce mardi 2 septembre, que la garde des Sceaux voulait, à l'instar d'Arnaud Montebourg, reprendre sa liberté. Voici ce qu'a déclaré Christiane Taubira, citée par l'hebdomadaire :

J'ai beaucoup hésité, je ne voulais pas rester au gouvernement, surtout après la nomination de Macron. Mais c'est Hollande qui me l'a demandé. Je n'ai pas pu le lui refuser.

C'est donc un peu forcée que Christiane Taubira a rempilé.

Cette idée donne une toute autre saveur à sa présence, samedi 30 août, à la réunion des "frondeurs" organisée en marge des universités d'été du PS à La Rochelle. Également cité par Le Canard, Jean-Marc Germain, l'un des "frondeurs" historiques, explique cette venue :

Taubira est venue s'excuser d'être restée au gouvernement. Elle n'a rien dit au cours de la réunion mais elle a bouffé tout notre espace médiatique.

Une vision que partage l'un des autres chefs de file des "frondeurs", Laurent Baumel. Alors qu'il discute peu après la réunion avec Christian Paul, le député PS d'Indre-et-Loire s'interroge : "Ce n'est quand même pas le seul événement de la matinée. Il ne faut pas nous même que l'on tombe dans l'idée que la matinée c'était Taubira, point barre. […] On peut quand même être content de cette réunion, non ?"

Une conversation discrète captée par les caméras de France TV et visible ci-dessous en vidéo (à 3'43'')



La présence de Christiane Taubira a été remarquée, commentée, samedi 30 août. La ministre avait alors déclaré qu'elle assumait "les conséquences" de son acte :

La politique c'est le courage de s'interroger sur la vie dans la cité. S'interroger sur les espaces que nous créons pour nous entendre, pour nous comprendre, pour nous disputer et nous rassembler. Et je veux y prendre ma part, et ce matin j'y ai pris ma part.


Et j'en assume les conséquences.

De son côté, Manuel Valls avait voulu dédramatiser la présence de sa ministre chez les "frondeurs". " La Rochelle est un lieu de débat. Il est normal que des socialistes se retrouvent. Il est même assez normal que des socialistes applaudissent des ministres du gouvernement. Donc ne retenez que ce qu'il y a de positif", a-t-il déclaré samedi 30 août, à sa sortie du TGV pour La Rochelle. 

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