Comme Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen cite François Hollande qui, en 2006, envisageait sa propre démission

Publié à 15h57, le 07 septembre 2014 , Modifié à 06h37, le 08 septembre 2014

Comme Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen cite François Hollande qui, en 2006, envisageait sa propre démission
Marine Le Pen © Captures d'écran BFMTV

PLAGIAT – Marine Le Pen veut une dissolution. Cela fait longtemps que la présidente du FN exige un retour aux urnes : à chaque polémique ou à chaque scrutin, elle réclame une recomposition de l'Assemblée nationale.

Ce dimanche 7 septembre, en clôture des universités d'été du Front national de la jeunesse, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle a donc naturellement reformulé sa demande :

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Il est plus que nécessaire de rendre la parole au peuple français et de dissoudre l'Assemblée nationale. Quand un pouvoir n'a plus de majorité pour soutenir sa politique il doit laisser le peuple s'exprimer à nouveau.

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Et, pour appuyer sa réclamation, elle a cité François Hollande. Dans un livre d'entretien avec Edwy Plenel paru en 2006, Devoirs de vérité, celui qui était alors premier secrétaire du Parti socialiste préconisait, si la gauche arrive au pouvoir, un "exercice de vérification démocratique" en milieu de mandat et la possibilité d'une démission de la présidence de la République.

Cet écrit n'a pas échappé à Marine Le Pen. Voici ce qu'elle a déclaré :

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Depuis l'élection de François Hollande, les Français se sont exprimés on ne peut plus clairement dans les urnes. Oh, permettez-moi mais n'est-ce pas précisément ce qu'évoquait François Hollande en mai 2006 dans son livre 'Devoir de vérité' ? [rires] Oui, c'était le titre. Donc je le cite tout de même : 'Je préconise un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature. Si d’aventure, à l’occasion de cette vérification, une crise profonde se produisait, ou des élections intervenaient, contredisant l'élection présidentielle, nous en tirerions toutes les conséquences en quittant la présidence'.

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Exactement le même passage qu'avait lui-même cité Jean-Luc Mélenchon le 24 août lors de son discours de clôture de l'université d'été du Parti de gauche à Grenoble. "Il est vraisemblable que l’on va titrer partout que j’appelle à la démission de François Hollande. Mais vous qui êtes plus subtils, vous avez entendu que je vous ai rappelé que François Hollande envisageait la démission du titulaire de la fonction, pas moi !", avait ajouté celui qui venait d’annoncer qu'il quittait la coprésidence du Parti de gauche.

Cet extrait de Devoirs de vérité, comme l'avait expliqué Slate en avril, a été diffusé sur les réseaux sociaux par les opposants au chef de l'État. À l'époque, François Hollande réfléchissait à l'élection d'un président de gauche pour 2007, pas 2012. Il expliquait qu'il ne croyait pas " à la possibilité de venir au pouvoir sur un programme pour cinq ans dont il y aurait rien à changer au cours de la mandature". Le passage consacré dans l'ouvrage est plus long mais l'idée reste la même.

[Edit 8 septembre] Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ... mais aussi Nathalie Kosciusko-Morizet et Christian Estrosi. Invités respectivement de RTL et BFMTV dimanche soir , les deux députés UMP ont également repris le passage de Devoirs de vérité, repéré par le leader du Front de gauche, pour mieux en appeler au départ du président de la République.

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