Comme si son cerveau allait plus vite que sa langue, François Hollande a encore oublié un mot très important au milieu d'une interview. "Bien sûr qu'il faut lutter contre l'immigration" déclare ainsi le chef de l'État, ce lundi 9 juin, sur France Bleu Limousin. Sans limiter l'immigration dont il parle à l'immigration illégale, l'immigration clandestine ou l'immigration économique.
Répondant aux questions de La Montagne et de France Bleu Limousin, le président de la République développe longuement son argumentation face à "la grande question qui nous taraude", la lutte contre l'antisémitisme et le racisme.
A Tulle pour célébrer, comme chaque année depuis 25 ans, la mémoire des 99 pendus de Tulle exécutés par la division SS Das Reich, le chef de l'État poursuit sa réflexion, en évoquant la Seconde Guerre Mondiale :
Comment la nature humaine, la culture humaine, alors que l'Humanité a vécu ces épreuves peut encore véhiculer ces thèses. Eh bien oui, c'est ainsi. Et ça ne vaut pas d'ailleurs qu'en Europe.
C'est à ce moment là de l'interview, au détour d'une phrase, que l'ancien premier secrétaire du PS dit et répète qu'il entend "lutter contre l'immigration".
Cela vaut, hélas, dans le monde. Le fondamentalisme religieux, le terrorisme et puis la banalité de ces propos que l’on peut entendre ici ou là, de penser que ce serait l’étranger qui serait la cause de tous nos maux, ce qui ne veut pas dire ne pas lutter contre l’immigration, bien sûr qu’il faut lutter contre l’immigration, mais faire de l’étranger, faire de celui qui serait moins européen que d’autres, celui qui serait originaire d’un autre continent, là, le responsable de nos maux ? Comme si l’histoire n’avait pas servi d’expérience et de leçon.
Un son isolé par le Lab:
En 2012, le candidat Hollande jugeait "indispensable" une "limitation de l'immigration économique", entendait "lutter contre l'immigration clandestine" mais il promettait aussi : "pour ce qui me concerne, il n'y aura jamais d'immigration zéro, il y aura toujours une immigration légale".
La dernière imprécision de taille de François Hollande remonte au lundi 26 mai. Au lendemain des élections européennes et du carton du Front National,le chef de l'État assurait, dans son allocution pourtant enregistrée : "Partout, les partis européens progressent". Il manquait juste le mot "anti" avant "européens" pour que ce soit vrai.
En juin 2013, le chef de l'État confondait chinois et japonais. Et le 6 mai 2014, sur BFM TV, il avait évoqué "l’enlèvement" de Leonarda avant de se reprendre, cette fois-ci, et de parler d’arrestation.
[Bonus track] Dans la même interview à France Bleu Limousin, François Hollande, ancien député-maire de Tulle et ancien président du conseil général de Corrèze assure qu'il observe attentivement "ce qui n'a pas été accompli" dans sa ville et qu'il fait dans les détails :
Je vois encore quelques papiers gras, ça m'énerve toujours.