Le surnom de "sans dents" que le président de la République utilise pour qualifier les pauvres, selon Valérie Trierweiler, est sans doute l'extrait le plus polémique du livre de l'ex-première dame, Merci pour ce moment, paru jeudi 4 septembre.
Dans un autre passage du livre, on apprend que François Hollande, toujours selon Valérie Trierweiler, n'aime pas non plus "les handicapés qui font commerce de leur handicap".
"Comme première dame, je réalise au fil des mois que j'ai un rôle à jouer dans l'appel à la générosité pour la prise en charge du handicap", écrit Valérie Trierweiler. Ayant vu Philippe Croizon à la télévision, elle est "épatée par la force" de "ce héros [...] privé de ses quatre membres après une électrocution" et qui "a traversé la Manche à la nage et [qui] s'apprête à relier les cinq continents". Mais François Hollande ne semble pas disposé à le recevoir, alors que "Nicolas Sarkozy, quand il était Président, l'a décoré".
La première dame invite tout de même Philippe Croizon à l'Élysée, "insistant auprès de François pour qu'il passe à la fin du rendez-vous". Ce que le chef de l'État fera. Au cours du dîner, elle demande à François Hollande ce qu'il a pensé de cet homme. Réponse :
Je n'aime pas les handicapés qui font commerce de leur handicap.
Une phrase qui fait vraisemblablement référence au fait que Philippe Croizon est alors à la recherche de "sponsors qui l'accompagneront dans son rêve", et qui laisse Valérie Trierweiler "bouche bée" :
Par quelle métamorphose cet homme que j'ai connu sensible, capable de mots apaisants et tendres, a-t-il pu devenir un bloc de métal, insensible et tranchant, ce cynique qui cherche la phrase qui fait mal ?
Le sportif a publié un message en réponse à cet extrait, jeudi 4 septembre sur son compte Facebook :
Je dirai au président qu’heureusement qu'il y a des personnes handicapées qui se bougent pour faire changer le regard sur le handicap en France. Que demande notre président ? Que les personnes en situation de handicap continuent de vivre sous le seuil de pauvreté avec 800€ par mois et reste déprimées toute leur vie ?
[...] Le fait de m'être investi dans le sport, de réaliser mon rêve (traverser la Manche à la nage et relier les cinq continents de la même façon) c'est profiter de la société ? J'ai fait quelque chose de ma vie. J’ai bougé et je n'ai pas attendu que le gouvernement fasse quelque chose pour moi. Je suis fier d'avoir représenté mon pays comme un symbole du dépassement de soi et de la réussite, je suis heureux de recevoir des centaines de messages de personnes qui n'y croyaient plus et qui, en voyant ce que j'avais réalisé se sont dit, je peux redémarrer une nouvelle vie !
L'athlète précise toutefois que les propos relatés dans le livre de Valérie Trierweiler "sont privés et n'auraient jamais dû être rendus publics". "Je n'attends donc aucune réponse du Président de la République", conclut-il.
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