Depuis cinq jours, observateurs et responsables politiques se félicitent du climat de concorde nationale qui a culminé dimanche 11 janvier avec les marées humaines en l’honneur des victimes des attentats de Charlie Hebdo, Montrouge et Vincennes. Mais ce lundi, la politique partisane semble (déjà) reprendre ses droits.
Alors qu’un débat émerge à peine sur l’opportunité de nouvelles mesures sécuritaires, Laurent Wauquiez ouvre un nouveau front dans la controverse : qui de la droite ou de la gauche a le comportement le plus digne lors des grandes crises nationales ? Ou comment risquer de susciter la polémique en assurant... qu'on ne fait pas de polémique.
Pour le numéro 3 de l’UMP, cité dans Le Parisien de ce lundi 12 janvier, il n’y a pas photo : son parti a eu ces derniers jours une attitude "dix fois plus républicaine que celle de la gauche au moment de l’affaire Merah, quand cette dernière avait tout de suite rompu l’unité nationale", pour chercher querelle au gouvernement.
À l’époque des tueries perpétrées par le terroriste toulousain, en mars 2012, l’ambiance était pourtant à la cohésion. En pleine campagne présidentielle, le PS avait globalement opté pour la retenue vis-à-vis de l’exécutif.
Quelques sorties dissonantes avaient néanmoins déclenché la fureur de la droite, comme celle de Jean-Jacques Urvoas. Le député PS, aujourd’hui président de la commission des Lois à l’Assemblée nationale, avait critiqué dans un tweet maladroit la stratégie des forces de l’ordre contre le tueur au scooter avant de s'excuser. Quand à Jérôme Guedj, président socialiste du conseil général de l’Essonne, il avait appelé à la démission du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, dans un message publié sur son blog sitôt la traque de Merah achevée.
Les semaines suivant le drame, le débat avait largement enflé autour des failles dans la surveillance du djihadiste par les services de renseignement, les mises en cause de la part du PS succédant aux répliques du parti majoritaire.