Le FN n’aura donc pas de groupe au Parlement européen. Pas grave, répète-t-on à l’envi au Front national. Mais ce revers, à mettre en parallèle avec la formation d’un groupe d’eurosceptiques sous l’égide du britannique Nigel Farrage, ravit certains, notamment à gauche.
Mardi 24 juin, le député PS de l’Isère Olivier Véran a ainsi analysé l’échec du parti de Marine Le Pen à former un groupe, estimant que le FN est "trop à l'extrême droite pour l'extrême droite européenne". Et le parlementaire de filer la métaphore médicale en comparant le Front national à… une gastro :
Le FN jurait de détruire l'Europe de l'intérieur. Comme un virus. Sans groupe, il devra se contenter de donner la nausée. Comme une gastro.
— olivier veran (@olivierveran) 24 Juin 2014
Du côté du FN, on minimise bien la non-formation d’un groupe au Parlement européen. Dans un communiqué diffusé mardi 24 juin, le parti explique que, "fidèle à [ses] valeurs], il a "fait le choix de privilégier la qualité et la cohérence plutôt que la facilité et la précipitation".
Exactement ce qu’a dit Julien Rochedy, président du Front national de la jeunesse, mardi 24 juin :
Si le @FN_officiel s'était allié à n'importe qui histoire d'avoir un groupe, on lui eut reproché ; prenant son temps, on lui reproche encore
— Julien Rochedy (@JLRochedy) 24 Juin 2014
En gros, le Front national a sciemment dit non à la formation d’un groupe en ne s'associant pas finalement avec certains députés visiblement trop extrêmes, comme le KNP polonais. Les rapprochements avec le PVV de Geert Wilders, le Parti de la liberté autrichien ou encore la Ligue du Nord italienne n'ont, eux, pas été suffisants.
"Nous continuons parallèlement et avec la plus grande détermination, les négociations engagées avec plusieurs partis en Europe afin de constituer cette grande formation souverainiste au Parlement européen", ajoute de son côté le Front national.