Marine Le Pen dément avoir sermonné son père après sa sortie sur "monseigneur Ebola"

Publié à 17h17, le 28 mai 2014 , Modifié à 17h18, le 28 mai 2014

Marine Le Pen dément avoir sermonné son père après sa sortie sur "monseigneur Ebola"

Marine Le Pen s’échine depuis suffisamment longtemps à dédiaboliser le parti fondé par son père pour regretter les provocations de celui-ci. Le Nouvel Observateur fait même état, mercredi 28 mai, dans son édition du 28 mai, d’un règlement de comptes entre la présidente du Front national et Jean-Marie Le Pen.

Après le meeting de Marseille, le 20 mai, selon Le Nouvel Obs, la présidente du FN a appelé son père et l’a copieusement engueulé, lui reprochant sa sortie sur "monseigneur Ebola". L’hebdomadaire cite, entre guillemets, Marine Le Pen :

"

Tu ne pouvais pas fermer ta gueule !

"

Contactée par Le Lab, Marine Le Pen dément avoir tenu de tels propos. "Ça ne va pas la tête ?", demande-t-elle.

Au-delà de l’épisode "monseigneur Ebola", certaines tensions existent bien entre les deux ténors du FN. Jean-Marie Le Pen n’est pas toujours d’accord avec la dédiabolisation orchestrée par sa fille. En décembre 2013, il avait estimé que changer le nom de son parti, ce qu’envisage sa fille, serait "complètement débile, scandaleux, indécent".

Il s’autorise donc régulièrement quelques provocations. En septembre 2012, par exemple, lors des universités d'été du FN à La Baule, il avait parlé de "torrents migratoires" et de ces "200 millions de musulmans" qui constituent, "à nos porte", "une menace sérieuse".

Et puis il y a eu la sortie "monseigneur Ebola".

Le 20 mai, alors qu’il évoquait la teneur de son discours du soir devant quelques personnes dont un journaliste de l'AFP, le président d’honneur du FN a parlé d’immigration massive. "Il n'est jamais trop tard, mais il est bien trop tard quand même. Monseigneur Ebola [du nom du virus particulièrement mortel en Afrique, ndlr] peut régler ça en trois mois", a-t-il ajouté.

Une sortie fortement dénoncée par une large majorité de la classe politique. Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, pour ne citer que lui, avait ainsi estimé que ces propos montraient que le FN n’avait pas changé.

De quoi inquiéter Marine Le Pen, à quelques jours du scrutin des européennes, toujours dans des propos rapportés par Le Nouvel Observateur :

"

On est morts, dans le meilleur des cas, on finira seconds.

"

Après avoir joué les Cassandre, la présidente du FN a donc accueilli avec joie les résultats du FN aux européennes, dimanche 25 mai. Et qui pavoisait à côté d’elle, au siège du parti, à Nanterre ? Jean-Marie Le Pen, évidemment, qui, malgré les invectives de sa fille et ses demandes de "fermer [sa] gueule", a profité de la soirée électorale pour lancer deux trois petites blagues.

Ainsi, quand un journaliste lui a demandé ce que Marine Le Pen avait de plus que lui, le président d’honneur du FN a répondu :

"

Elle aurait plutôt quelque chose en moins, mais ça tout le monde l'aura remarqué.

"

Car le député européen entendait bien, malgré les reproches de sa fille, prendre la part qui lui revient dans la victoire du FN aux européennes. Interrogés par Le Lab, plusieurs cadres du parti, dimanche, ont ainsi reconnu que le Front national devait une grande partie de son succès à Jean-Marie Le Pen

Du rab sur le Lab

PlusPlus