FRICTIONS - Nathalie Kosciusko-Morizet s'était vantée, par l'intermédiaire de ses proches, de sa "totale liberté de parole" à l'UMP. Soit. Sauf que cette "totale liberté de parole" peut parfois irriter – et pas seulement Laurent Wauquiez.
Nicolas Sarkozy, par exemple, a parfois du mal avec cette autonomie. En témoigne ce dialogue entre le nouveau président de l'UMP et la numéro 2 du parti, rapporté par Le Canard Enchaîné du mercredi 10 décembre. La scène se déroule après les obsèques de Jacques Barrot. Voici le dialogue entre NKM et Nicolas Sarkozy tel que rapporté par l'hebdomadaire :
"- Nicolas Sarkozy : Bon, puisqu'on est là, il faut qu'on discute ! Qu'est-ce qu'on peut donner à Guillaume Peltier ?
- Nathalie Kosciusko-Morizet : Mais, Nicolas, nous avons discuté ensemble pendant 72 heures et nous avons passé un accord : Peltier ne fera pas partie du dispositif.
- Nicolas Sarkozy : Tu commences à m'emmerder !
- Nathalie Kosciusko-Morizet : Dans ce cas, je préfère m'en aller.
- Nicolas Sarkozy : Si tu passes cette porte, pas la peine de revenir.
"
Une bien bonne ambiance donc. Il faut l'intervention de Brice Hortefeux, qui selon Le Canard rattrape NKM pour que les esprits se calment un peu. Enfin, un peu seulement. Car, quand Nicolas Sarkozy demande à Nathalie Kosciusko-Morizet quel est son problème avec Guillaume Peltier, la députée de Paris fait usage de sa "totale liberté de parole". Voici sa réponse :
"Je n'aime pas les fascistes.
"
Point barre. Du coup, Nicolas Sarkozy accepte de revoir le cas Peltier en janvier. En attendant, l'ancien vice-président de l'UMP, co-fondateur avec Geoffroy Didier du mouvement La droite forte, ne fait pas partie de la liste des 22 secrétaires nationaux nommés mardi 9 décembre par l'UMP.
Un proche de Nicolas Sarkozy temporise auprès du Figaro . La victoire de NKM serait toute relative puisque la nomination de Guillaume Peltier n'est remise qu'à très court terme. Une dizaine de nominations supplémentaires est en effet prévue et le binôme Peltier/Didier doit en être, en tant que secrétaires nationaux chargés des cadres du parti, des "nouveaux talents", des Français de l'étranger et des élus locaux. Un témoin de la scène assure par ailleurs au quotidien que le mot "fasciste" n'a jamais été prononcé par NKM.
Lors de la primaire UMP pour les municipales à Paris, Guillaume Peltier avait appelé à voter pour les adversaires de la députée de l'Essonne. "La dernière fois que quelqu'un a appelé nominativement à me faire battre, c'était Marine Le Pen", avait noté Nathalie Kosciusko-Morizet lors d'un point presse avant de comparer Guillaume Peltier à l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson. "Peltier, c'est le Buisson qui cache la forêt", avait-elle dit.
Edit 10 décembre avec ajout des informations du Figaro.