Pour Lamy, "ceux qui poussent" une candidature d'Aubry face à Le Pen aux régionales "ne cherchent qu'à la mettre en difficulté"

Publié à 10h31, le 15 décembre 2014 , Modifié à 10h43, le 15 décembre 2014

Pour Lamy, "ceux qui poussent" une candidature d'Aubry face à Le Pen aux régionales "ne cherchent qu'à la mettre en difficulté"
François Lamy © MAXPPP/PHOTOPQR/L''EST REPUBLICAIN

"ON N'EST PAS DUPES" - L'idée vient de proches de Manuel Valls et Ségolène Royal : et si Martine Aubry se lançait aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie face à Marine Le Pen ? "La seule à même de garder la région à gauche, c’est elle. Il faut qu’elle y aille", expliquait ainsi au Lab un proche du Premier ministre, jeudi 11 décembre.

Mais si une victoire de la maire de Lille face à la présidente frontiste est évidemment présentée comme l'argument majeur en faveur de cette candidature, une défaite ne serait pas inutile non plus à certains au PS. Celle qui s'oppose régulièrement aux choix du gouvernement en sortirait évidemment fragilisée. Ce qui n'a pas échappé aux proches de Martine Aubry, comme François Lamy. Dans Le Parisien lundi 15 décembre, ce dernier dénonce clairement une volonté de tendre un piège à l'ancienne patronne du PS :

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Ceux qui poussent à sa candidature ne cherchent qu'à la mettre en difficulté

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D'autres proches de l'ancienne ministre du Travail, anonymes cette fois, abondent dans les colonnes du quotidien : "La ficelle est un peu grosse", dit l'un ; "C'est pour se débarrasser d'elle, ajoute un autre. Dans leur tête, si elle perd la région, elle sera grillée au plan national, et si elle gagne, elle ne pourra pas quitter son poste pour être nommée Premier ministre." 

Aubry à Matignon plutôt qu'à la région ? C'est également sous cet angle que François Lamy, ancien ministre et néo militant lillois, raille gentiment la proposition "vallsienne" :

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Si Martine Aubry peut sauver une région, elle peut sauver aussi la France, alors pourquoi ne lui proposent-ils pas Matignon ?

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Probablement parce que Manuel Valls n'a pas l'intention de laisser la place avant 2017. "Je ne suis pas un déserteur", a-t-il encore affirmé sur le plateau du JT de France 2, le 7 décembre.

Reste que Martine Aubry n'a aucunement l'intention d'être tête de liste aux régionales et défend la candidature de son premier adjoint à la mairie, Pierre de Saintignon. "Ce n'est pas la petite musique des amis de Manuel Valls qui me fera changer d'avis", a-t-elle encore répété la semaine dernière. Et dimanche, elle expliquait au JDD qu'elle s'impliquera "dans la bataille comme présidente du comité de soutien".

[Bonus Track] Le bal des ambitions

La région Nord-Pas-de-Calais-Picardie aiguise en tous cas un certain nombre d'ambitions. Côté FN, "Marine Le Pen hésite encore à prendre la tête de liste" ou à "laisser la place à Steeve Briois", maire FN d'Hénin-Beaumont, écrit encore Le Parisien.

À l'UMP, le député du Nord Marc-Philippe Daubresse serait "tenté", tout comme Gérald Darmanin, porte-parole de Nicolas Sarkozy durant sa campagne pour la présidence du parti. Mais, fidèle à Xavier Bertrand, il serait aussi "prêt" à "pousser" une candidature de ce dernier, toujours selon Le Parisien.

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