Absoudre François Bayrou, l’homme qui a voté François Hollande en 2012 ? Nicolas Sarkozy et la majeure partie des militants UMP refusent d’en entendre parler. Surtout en meeting, où le simple énoncé du nom du président du MoDem et de son parti déclenche un festival de sifflets, Alain Juppé en sait quelque chose. Mais ce dernier ne renonce pas à convaincre sa formation de la nécessaire alliance, selon lui, avec le maire de Pau.
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Invité d’Europe 1 ce mercredi 1er avril, le candidat à la primaire UMP explique une fois encore que le succès de la droite aux départementales est celui de la stratégie d’union avec l’UDI et le MoDem, dont il se veut le premier promoteur. Mais alors que Jean-Pierre Elkabbach lui objecte que "c’est tout petit le MoDem", Alain Juppé lui rétorque :
Je vous ferai remarquer qu’en 2007, vous l’avez peut-être oublié, j’ai été battu aux élections législatives parce que le 'tout petit MoDem' ne s’est pas désisté pour moi. J’ai pratiqué le pardon des offenses. Moi je cherche pas une revanche personnelle sur le MoDem. Quand le MoDem se situe clairement dans l'opposition à la politique actuelle qui est néfaste pour notre pays, il est évidemment un de nos partenaires.
Alain Juppé avait été battu au deuxième tour en Gironde par la socialiste Michèle Delaunay (49,07% contre 50,93% des voix), faute de pouvoir compter sur un appel au vote en sa faveur de son concurrent MoDem (8,31%). Une défaite qui l’avait également poussé à la démission de son poste de ministre de l’Ecologie, n°2 du gouvernement.
[BONUS TRACK] – Copé plus grand vainqueur que Sarko
Interrogé sur le triomphalisme de Nicolas Sarkozy après la victoire au second tour des départementales et sur sa propension à s’en attribuer les mérites, Alain Juppé minimise l’ampleur de ce succès électoral en dressant une comparaison avec Jean-François Copé :
Je vous rappelle qu’aux élections municipales, où la vague UMP avait été plus forte que celle des départementales, Jean-François Copé avait triomphé en expliquant qu’il était l’artisan de cette victoire. Donc c’est normal, le chef du parti en tire toujours profit.
En mars 2014, la droite et le centre avaient arraché à la gauche quelques 150 villes de plus de 9000 habitants.