Pour dénoncer sa probable exclusion de l’UMP, Jérôme Lavrilleux prend pour exemple Alain Juppé

Publié à 19h08, le 23 juin 2014 , Modifié à 19h11, le 23 juin 2014

Pour dénoncer sa probable exclusion de l’UMP, Jérôme Lavrilleux prend pour exemple Alain Juppé
Jérôme Lavrilleux © MaxPPP

Il "tient le choc" et se dit "remonté comme une pendule". Pas question, pour Jérôme Lavrilleux, d’être le fusible qui sauterait, rue de Vaugirard, après les révélations sur l’affaire Bygmalion. Sur LeMonde.fr, ce lundi 23 juin, il se défend.

L’ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé parle beaucoup de justice et d’enquêteurs. D’après lui, c’est par cette voie que toute la lumière sera faite sur l’affaire Bygmalion. C’est également cette voie qui devrait lui permettre de rester à l’UMP, alors que le parti s’apprête à l’exclure lors de son prochain bureau politique, mardi 24 juin.  Et, pour étayer sa défense, Jérôme Lavrilleux cite comme exemple…  Alain Juppé :

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Seule la justice sera amenée à établir les faits et déterminer qui sont les responsables, à quel degré, et ensuite elle seule dira qui est coupable. C'est ce qui avait permis à Alain Juppé de rester président de l'UMP jusqu'à sa condamnation définitive en appel.



Avant cette décision, il avait été mis en cause, mis en examen et condamné en première instance, sans que cela entraîne une démission de sa part... Moi, je n'ai même pas été mis en examen et on veut m'exclure du parti !Pourquoi devrais-je bénéficier d'un traitement de défaveur ?

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Mis en examen en 1999 pour "abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt" dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, Alain Juppé avait été condamné en appel, en 2004, à 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité.

Jérôme Lavrilleux ne démissionnera donc pas de son poste de député européen, comme plusieurs à l'UMP, dont Luc Chatel, l’y enjoignent. "Ce mandat, qui m'a été confié par le peuple, seul le peuple peut me l'enlever. Soit lors des prochaines élections européennes, soit à travers une décision de justice", assure-t-il.

L’ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 prévient quand même. L’affaire, ce n’est pas lui. "Je n’étais pas à l’initiative", dit-il. Il ajoute :

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Je ne serai pas le type qui paiera pour tous. Je suis un des rares à avoir eu le courage d'assumer certaines choses mais je ne serai pas le gentil mouton que l'on peut amener à l'abattoir sans rien dire.

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Pas question, pour autant, de viser nommément les acteurs de l’affaire Bygmalion. Seulement concède-t-il une remarque pleine de sous-entendus. "Ceux que l'on croit responsable ne sont pas forcément les bons", dit-il. Des oreilles doivent siffler, mais on ne sait pas encore celles de qui.

Du rab sur le Lab

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