Alors que la maire de Paris enjoint à nouveau les conseillers de Paris habitant un logement social à déménager, l'un d'entre eux, Didier Guillot, considère au contraire qu'il n'y a "pas assez d'élus de gauche dans les HLM !".
"Les conseillers de Paris jugent injustes de devoir quitter les logements de la ville", explique ainsi Le Monde, ce jeudi 26 juin. Et le quotidien cite le cas déjà connu de Didier Guillot, conseiller socialiste du 18ème arrondissement, qui vit depuis 2000 avec son épouse et ses trois enfants dans un F4 de 113 m2 pour un loyer de 2000 euros.
"Ce n'est pas un logement social au sens où l'entend la loi SRU, mais un appartement à loyer non conventionné", rappelle l'ancien adjoint de Bertrand Delanoë, qui lance :
Sur le fond, je suis en total désaccord avec ces élus de gauche qui n'assument pas d'être dans des logements sociaux. Le problème n'est pas qu'il y ait une poignée d'élus dans mon cas, c'est au contraire qu'il n'y ait pas assez d'élus de gauche dans les HLM !
Comme il l'expliquait sur son blog en septembre 2010, et le met à jour le 25 juin, Didier Guillot perçoit son salaire de conseiller général et municipal et celui de chargé de communication, à mi-temps à l'université Paris 13. Soit 4783 € au total, sans compter les revenus des organismes avec jetons de présence.
Et l'élu parisien développe sur son blog ce qu'il dit au Monde :
Interdire à des habitants d’ensemble HLM de se présenter à une élection et de pouvoir être élu au conseil de Paris est donc non seulement une absurdité politique mais un contresens absolu. Le PS, le PC, le PG et les verts devraient avoir davantage de représentants qui vivent dans ces ensembles au lieu de leur en interdire l’accès. Ils devraient s’honorer à avoir des élus qui représentent la diversité sociale des parisiens et de ses quartiers.
Didier Guillot reprend ici un vieil argument utilisé pendant la campagne municipale, en 2014. Christophe Najdovski, candidat EELV et Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche, estimaient que reprocher aux élus de vivre ans des logements sociaux revenait à "établir un suffrage censitaire".
Jeudi 26 juin, Didier Guillot fustige dans un commentait d'un article du Nouvel Observateur, "l'irresponsabilité" des journalistes relayant sa situation immobilière, les accusant de "jeter en pâture des élus pour être dans le ton du poujadisme ambiant".
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