VIDÉO LAB - Son immunité parlementaire a fini par être levée mais Serge Dassault est ressorti libre jeudi 20 février après sa garde à vue dans l'enquête sur un système présumé d'achat de voix à Corbeil-Essonnes. Et le sénateur UMP a demandé et obtenu la parole, ce lundi 24 février, pour raconter les conditions de sa garde à vue et clamer son innocence en pleine séance.
Le contexte :
Le Sénat examinait ce lundi 24 février un projet de loi portant transition d'une directive européenne relative au droit à l'information dans le cadre des procédures pénales.
La surprise :
"Monsieur Dassault demande la parole", annonce Jean-Pierre Raffarin, vice-président du Sénat, qui préside la séance.
Serge Dassault, prend donc la parole pour dire, avec le léger zozotement qui le caractérise :
Madame la ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues, je voudrais simplement vous signaler que je suis le seul ici à avoir subi une garde à vue pendant deux jours.
Une intervention filmée par les caméras du Sénat et isolée par le Lab :
"Et je peux vous donner quelques précisions sur la façon dont ça s'est passé", poursuit l'industriel de 88 ans, en lisant sa feuille, pour déplorer que son avocat n'ait "pas eu accès" à son dossier pendant les deux jours de garde à vue.
À cet instant, Christiane Taubira, la garde des Sceaux, lève les yeux de ses notes, regarde Serge Dassault, et se remet à lire.
Ce dernier poursuit tranquillement :
J'ai répondu à toutes les questions qui m'ont été posées et j'ai finalement compris que tout tournait autour de soi-disant achats de voix. Ce que j'ai contesté puisqu'il n'y en a jamais eu et que tous les soi-disant témoignages qui ont été apportés sont des mensonges.
"Donc je vous signale ceci" et "je suis tout à fait favorable à l'amendement de madame Lipietz", conclut le sénateur, pendant que juste à côté, son collègue UMP, Gérard Longuet semble faire la sieste. Mais l'ancien ministre ne dort pas du tout. Il a tout entendu. Car l'ancien président du Parti Républicain rectifie : "M. Dassault n'est pas seul en ce cas ; j'ai, moi aussi, connu l'expérience de la garde à vue au siècle dernier pour avoir été le trésorier d'un parti" dans le cadre de l'enquête sur les marchés truqués des lycées du conseil régional d'Ile-de-France.
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