"Désormais, la police municipale à un nouvel ami". Accolé à ce slogan, la photographie d’un pistolet semi-automatique chromé. Voilà l'affiche sur laquelle les habitants de Béziers (Hérault) peuvent tomber nez à nez depuis ce mercredi matin, 11 février. Une campagne de communication choc destinée à informer la population de l’entrée en vigueur de l’armement de la police municipale, qui suscite l’indignation des élus opposés au maire Robert Ménard.
"Shérif", "Cow-boy", "Inspecteur Harry", plusieurs personnalités politiques de gauche s’en prennent ce mercredi à l’édile soutenu par le FN, habitué des polémiques sur ses initiatives municipales atypiques. Témoin, ces quelques messages postés sur Twitter :
Sébastien Dénja, député PS de l'Hérault
Pour masquer son impuissance politique R. Ménard sur-virilise sa communication de shérif de pacotille ! @afpfrpic.twitter.com/Xv1PHWJ5tr
— DenajaSébastien (@SebastienDenaja) 11 Février 2015
Bernard Roman, député PS du Nord
A #Béziers le maire se prend pr un shérif et sème la terreur dans la ville. Lamentable pour un élu de la #République. pic.twitter.com/2Mbz8gZevd
— Bernard ROMAN (@bernardroman59) 11 Février 2015
Alexis Corbières, secrétaire national du Parti de gauche
Quand Robert Ménard le maire app. FN de Béziers se prend pour l'inspecteur Harry ! Lamentable. pic.twitter.com/KVME80Biak"
— Corbiere Alexis (@alexiscorbiere) 11 Février 2015
Laurence Rossignol, (caustique) secrétaire d'Etat chargée de la Famille
Heureusement Max n'habite pas Béziers et aucune affiche stupide ne va lui faire confondre un ami et un flingue pic.twitter.com/HFTBckJdbu
— laurence rossignol (@laurossignol) 11 Février 2015
Contacté par Le Lab, Sébastien Dénaja dénonce une "provocation inutile". Et développe :
Il y a un consensus sur l’armement de la police municipale, j’y suis personnellement favorable. Le problème, ce sont les coups de com’ récurrents de Robert Ménard pour masquer son impuissance sur les vrais problèmes de Béziers comme le chômage de masse. Mettre une photo de flingue dans les rues en disant que c’est notre ami, c’est établir un parallèle démagogique entre des termes qui n’ont rien à voir. C’est flatter les bas instincts, alors que la répression n’est même pas la mission première de la police municipale !
Même tonalité du côté d’Elie Aboud, député UMP de l’Hérault et candidat malheureux face à Robert Ménard lors des municipales de 2014 :
Moi j’ai voté pour l’armement de la police en conseil municipal. Mais là vous vous rendez compte, ces photos à la sortie des écoles ? L’image renvoyée aux touristes ? C’est de l’incitation à la haine et à la violence ! Je demande au maire de Béziers de retirer très vite ces affiches.
Et si l’avertissement n’était pas assez convaincant, Elie Aboud prévient qu’il compte en toucher un mot au ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dès ce mercredi après-midi.
Élu en mars 2014, Robert Ménard a axé une grande partie de sa campagne sur la question de la sécurité à Béziers. Policiers armés donc, mais aussi brigades canines et équestres, caméras embarquées, nouveaux recrutements, l'ancien patron de Reporters sans frontières a commencé à mettre en oeuvre dès novembre les (nombreuses) mesures promises. Manière de montrer que son action municipale ne se limite pas à l'interdiction du linge aux fenêtres ou autres arrêtés anti-crachats.