HÉ HO HEIN BON - Stéphane Le Foll est un intime de François Hollande. Un très bon copain, même, dont la trajectoire politique suit celle du président de la République depuis de longues années. Comme le montrait Le Petit Journal le 18 février, le ministre de l'Agriculture possède d'ailleurs une jolie collection de photos de lui-même en compagnie du chef de l'État. Alors forcément, quand Aquilino Morelle s'en prend au "cercle historique des hollandais", ce qu'il a fait dans la presse début mars, Stéphane Le Foll se sent directement visé.
Et autant dire qu'il n'apprécie pas du tout les critiques de l'ancien conseiller de François Hollande au sujet de cette garde rapprochée qui aurait "décidé de [l]'abattre". Il le dit sans détours à L'Express, en kiosque mercredi 18 mars :
Que quelqu'un comme lui, qui s'est comporté comme on sait, se permette de donner des leçons est insupportable pour quelqu'un comme moi, qui suis depuis toujours sur les mêmes terres de la Sarthe.
Avant de développer cet argument de l'enracinement territorial, rappelons qu'Aquilino Morelle a été contraint de démissionner en avril 2014 sur fond d'accusations de conflit d’intérêts avec l'industrie pharmaceutique (et de recours abusif aux services d'une cireur de chaussures sous les ors de la République). Il a depuis été blanchi, la justice ayant "classé sans suite l'enquête préliminaire qui avait été ouverte", comme il l'a affirmé au Parisien le 9 mars.
Revenons à la colère du porte-parole du gouvernement. Lui qui est donc "depuis toujours sur les mêmes terres de la Sarthe" se fend d'une longue tirade sur le parcours un brin alambiqué de celui "qui est arrivé en politique via Pierre Moscovici, a été aidé à plusieurs reprises par François Hollande, premier secrétaire du PS, quand il voulait s'implanter dans les Pyrénées-orientales, puis en Dordogne, puis dans les Vosges, celui qui s'est fâché avec Lionel Jospin (qu'il a conseillé et dont il était la plume lorsque celui-ci était à Matignon, ndlr), a rejoint Laurent Fabius avant de faire la campagne de la primaire pour Arnaud Montebourg, celui à qui des propositions de circonscriptions ont de nouveau été faites en 2012 et qui a préféré le palais".
Vous pouvez reprendre votre souffle. On imagine que ça va mieux en le disant. Et encore heureux que, comme l'écrit L'Express, le ministre de l'Agriculture "attend que les élections départementales soient passées pour s'exprimer publiquement"...