"A l'UMP, il n'y a plus d'idées, que des ambitions", assène sa vice-présidente Rachida Dati

Publié à 15h29, le 26 juillet 2013 , Modifié à 15h49, le 26 juillet 2013

"A l'UMP, il n'y a plus d'idées, que des ambitions", assène sa vice-présidente Rachida Dati
Rachida Dati dans son bureau de la mairie du VIIe arrondissement de Paris, le 17 mai 2013. (Jean-Baptiste Quentin/MaxPPP)

ALLEZ, ON ARRETE DE JOUER PERSO - Elle s'était déjà distinguée de son parti le week-end dernier en estimant que la droite avait sa part de responsabilité dans la situation ayant conduit aux émeutes de Trappes. 

Dans un entretien publié vendredi 26 juillet dans le Figaro Magazine, Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris et vice-présidente de l'UMP, va encore plus loin et assène quelques déclarations bien senties à l'adresse de son propre parti.

Interrogée sur l'impopularité du gouvernement de François Hollande, et la raison expliquant que la droite n'en profite pas, Rachida Dati charge l'UMP, à fond :

A l'UMP, il n'y a plus d'idées, il n'y a plus que des ambitions. Que ceux qui appellent au rassemblement pour 2017 cessent de diviser dès 2013 !

Ces responsables oublient qu'avant la présidentielle, nous avons d'autres échéances. Si la droite veut l'emporter en 2017, il est impératif de faire nos preuves dès 2014.

Raphaël Stainville, le journaliste qui a réalisé l'interview, rebondit avec une interrogation qui a tout de la question réthorique : "Pour vous, l'UMP n'est pas en ordre de marche pour les municipales et les européennes de l'an prochain ?"

L'objectif est de préciser la pensée de Rachida Dati, qui ne s'en prive pas :

Si l'UMP poursuit dans la voie actuelle de la guerre des chefs, des ego et des ambitions, nous assurons à François Hollande sa réélection. Et à nos frais !

Les responsables ? Rachida Dati les désigne sans les nommer :

On avait à peine rangé les couteaux après l'élection du président de l'UMP qu'on les ressort pour la primaire de 2016.

Pourtant, nous les avons tous entendus proclamer la main sur le coeur : "plus jamais ça", "l'union", "le rassemblement"... Les même qui font la leçon aux autres et qui appellent au rassemblement sont ceux qui divisent aujourd'hui.

Au détour d'une allusion, on peut néanmoins distinguer François Fillon parmi les personnes visées :

Aujourd'hui, il manque des idées, un projet, une équipe soudée, de l'humilité et un leader ! Et ce n'est pas le retour ou non de Sarkozy qui empêche cela !

Il y a deux semaines, l'ancien Premier ministre avait estimé, en guise de tir de barrage au retour encore hypothétique de Nicolas Sarkozy que l'UMP ne "devait pas être congelée dans l'attente d'un homme providentiel".

Si Rachida Dati se prononce, comme François Fillon, en faveur d'un droit d'inventaire sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy, elle met en garde contre la tentation d'en faire le "procès d'un homme". "Nicolas n'a pas perdu seul en 2012", assure-t-elle, avant de conclure :

Si certains se considèrent meilleurs que Nicolas Sarkozy pour faire gagner la droite, qu'ils n'hésitent pas à nous le démontrer ! Son retrait devrait être une aubaine !

Nicolas Sarkozy n'empêche ni le débat d'idées, ni l'émergence d'un autre leader ou d'un homme d'Etat, mais nous en sommes loin !

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