"Nous sommes très différents, ce serait difficile de le nier. Mais j’apprécie sa personnalité." Depuis leur entrée au gouvernement, Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg cohabitent tant bien que mal à Bercy. Dans une interview à l’Express, le ministre des Finances livre son sentiment sur son collègue du Redressement productif.
"Ça marche mieux si chacun reste sur ses propres compétences"
Que pense Pierre Moscovici de son "colocataire"à Bercy Arnaud Montebourg ?
Une interview que le ministre des Finances a accordé à l’Express, sorti mercredi 28 novembre, livre quelques informations sur cette relation placée sous le sceau des tensions.
La première pique adressée au ministre du Redressement productif est à lire entre les lignes. Ainsi déclare-t-il, au détour d’une question sur sa discrétion médiatique :
Je m’oppose donc à toute fuite et je résiste à l’excès d’ego.
Et de se réjouir, à la question suivante, de ne pas avoir été l’objet de "couacs", contrairement à d'autres membres du gouvernement qu'il ne cite pas :
Je déteste le mot "couac".
Mais je suis plutôt satisfait que l’on ne m’en attribue aucun.
Pierre Moscovici en vient ensuite directement au vif du sujet, interrogé sur sa "cohabitation avec Arnaud Montebourg", qui se passe, selon lui, "beaucoup mieux qu’on ne le dit".
Voilà ce que l’ancien ministre des Affaires européennes de Lionel Jospin répond :
Nous sommes très différents, ce serait difficile de le nier. Mais j’apprécie sa personnalité.
Toutefois (…) j’ai la conviction que ça marche mieux si chacun reste sur ses propres compétences.
Il ajoute ensuite :
François Hollande nous a certainement choisis pour que nos différences s’enrichissent, pas pour qu’elles se combattent.
Appelé à donner un qualificatif pour plusieurs personnalités du gouvernement, Pierre Moscovici conclut en qualifiant l’ancien candidat à la Primaire PS de "créatif".
Ces piques adressées à Arnaud Montebourg ne sont qu’un énième épisode de la série. Le 1er septembre dernier, l’affaire Pigasse mettait déjà en lumière les tensions existantes entre les deux ministres.
Pierre Moscovic rappelait alors :
Quand on appartient à un gouvernement, il faut se la jouer solidaire.
Des divergences qu’il avait tenté d’atténuer lors des journées parlementaires du PS, les 19 et 20 septembre, confiant que parler avec son collègue le mettait de bonne humeur :
Nous nous voyons chaque semaine, le lundi matin. Je commence ma journée, ma semaine par un entretien avec Arnaud Montebourg, ce qui me met de bonne humeur pour les sept jours qui suivent.
Bonus track : l’ego de Moscovici
L’interview révèle également l’estime que Pierre Moscovici a de lui-même. Morceaux choisis :
Je ne pense pas être inconnu des Français. Ainsi, dans votre propre baromètre, j’arrive en huitième position et je suis le deuxième socialiste.
Quand je suis à l’Assemblée nationale ou à Bruxelles, mes propos sont relayés par les journalistes en Grèce ou au Japon.