RA-SSEM-BLE-MENT - Le sujet occupe les esprits socialistes depuis quelques semaines. Manuel Valls serait-il le meilleur candidat du PS pour la primaire de "La Belle Alliance Populaire" de janvier et François Hollande (dont l'annonce de candidature est attendue début décembre) doit-il se retirer ? Même au gouvernement, l'hypothèse est évoquée et le Premier ministre lui-même ne cache pas son envie d'en découdre. Claude Bartolone, qui a clairement pris ses distances avec le chef de l'État, innove samedi 26 novembre.
Lors d'une réunion à Bondy organisée par Martine Aubry et en présence notamment de Christiane Taubira et de représentants du Parti communiste, dans ce qui ressemble à une tentative de ressusciter l'union de la gauche, le président de l'Assemblée nationale a ainsi plaidé pour que les deux têtes de l'exécutif (mais aussi Emmanuel Macron ou encore Jean-Luc Mélenchon) se présentent à cette primaire, avant de se "rassembler au second tour". Comme ça, pas de jaloux.
Claude Bartolone a expliqué, à l'occasion de ce "Carrefour des gauches" :
"Je ne sais pas [pour qui je vais voter], mais je sais une chose c'est que ce n'est pas une petite primaire qui peut nous sauver (...). Je souhaite qu'(Emmanuel) Macron participe à la primaire, je souhaite que (Manuel) Valls participe à la primaire, je souhaite que (François) Hollande participe à la primaire, je souhaite que (Jean-Luc) Mélenchon vienne exprimer au sein de la primaire sa différence.
"
Et de préciser :
"Je préférerais qu'ils participent tous les deux à la primaire, plutôt que l'un puisse se dire : 'Voilà je suis éliminé sur le tapis vert, donc je m'éloigne de la campagne, je m'éloigne des socialistes, je m'éloigne de l'action gouvernementale'. S'ils se sentent et l'un et l'autre porteurs d'un projet pour la France, s'ils sentent qu'ils ont des choses à dire aux Français, autant qu'ils aillent à la primaire, et que l'on puisse les voir se rassembler au second tour de cette primaire.
"
Devant la presse par la suite, le président de l'Assemblée nationale a fait valoir qu'une telle candidature de Manuel Valls "ne serait pas un acte de déloyauté" à l'égard de François Hollande :
Pour #Bartolone, si #Valls se présente à la primaire avec #Hollande, "ce ne serait pas un acte de deloyauté".
— Chabrout Julien (@JulienChabrout) 26 novembre 2016
"La gauche pourrait avoir le choix de toutes les sensibilités", a-t-il encore argumenté, considérant cette double candidature comme un électrochoc nécessaire pour le PS.
[Edit 18h50]
En fin d'après-midi, Stéphane Le Foll a exprimé tout le mal qu'on pense en haut lieu de cette sortie bartolonesque. Le porte-parole du gouvernement et fidèle parmi les fidèles de François Hollande écrit en effet : "Quand les états d'âme et les ressentiments personnels font dire de grosses bêtises..." Le tout assorti du hashtag #Bartolone ne laissant pas place au doute :
Quand les états d'âme et les ressentiments personnels font dire de grosses bêtises ... #Bartolone
— Stéphane Le Foll (@SLeFoll) 26 novembre 2016
[BONUS TRACK] Crise de régime
Dans Le Parisien ce dimanche, le porte-parole du PS Olivier Faure critique vertement l'idée de Claude Bartolone d'une double candidature Hollande-Valls à la primaire. Cela "ouvrirait une crise de régime", estime le député de Seine-et-Marne. Son message au quatrième personnage de l'État est le suivant :
"Un président de la république et un Premier ministre qui gouvernent ensemble mais sont rivaux à la primaire ? C'est totalement inimaginable ! Cela ouvrirait une crise de régime !
"