Après le pataquès autour de la participation au premier tour de la primaire de la Belle Alliance Populaire, le ton est monté entre les deux finalistes, Manuel Valls et Benoît Hamon. Ce dernier, arrivé en tête au premier tour, a dénoncé dans une lettre à Jean-Christophe Cambadélis les attaques du camp de l’ancien Premier ministre contre lui. Notamment sur ses "accommodements" supposés avec l’islamisme.
Ce mercredi 25 janvier, à quelques heures du débat d’entre-deux-tours entre Manuel Valls et Benoît Hamon, le Premier secrétaire du Parti socialiste a écrit une lettre ouverte aux deux impétrants pour appeler à l’apaisement et préserver un futur rassemblement des socialistes autour du candidat investi dimanche 29 janvier.
"Ce qui est en jeu n’est pas seulement le Parti socialiste, c‘est la gauche que l’on veut fractionner, pour mieux fracturer le modèle social. Voire pire, imposer le national populisme fort du précédent Donald Trump", commence par écrire Jean-Christophe Cambadélis en mode "complot" dans cette missive. Puis il ajoute :
"Dans ce monde incertain, l’unité est notre bien. (…) Je veux retenir votre double attitude qui, si elle est ferme sur les idées, n’oublie pas qu’il y aura un lendemain. (…) Le Parti socialiste sera facteur d’unité en toute occasion. Nous ferons tout pour rassembler. (…) Voilà pourquoi après avoir été officiellement saisi, je voulais vous présenter des mots d’apaisement.
"
"Voilà pourquoi je vous souhaite tout à la fois un bon débat et un grand rassemblement", conclut "Camba".
Voir la lettre de Cambadélis :
Le patron du PS avait été saisi, mardi, par Benoît Hamon qui menaçait de saisir la haute autorité de la primaire si Jean-Christophe Cambadélis ne réinstaurait pas "un climat serein" . La lettre de Jean-Christophe Cambdélis rassurera-t-elle le camp Hamon alors que celui de Manuel Valls a passé la démultipliée, attaquant sur le supposé communautarisme de Benoît Hamon ?
Face à ces attaques, avant de solliciter Jean-Christophe Cambadélis, le camp Hamon avait comparé les attaques de Manuel Valls à la campagne de la fachosphère contre "Ali Juppé" . Et le candidat de répliquer sur l’absence de projet de Manuel Valls .
Une tension extrême entre deux gauches potentiellement "irréconciliables" qui ne facilitera pas le rassemblement tant espéré par le patron du PS. "Il faudra que le vainqueur donne des gages rapidement", prévient auprès du Lab un porte-flingue de Manuel Valls. Sinon, le risque d’une hémorragie vers Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon n’est pas à exclure. Et l’avenir du PS en dépend.