La soirée a par moments été compliquée pour Nathalie Kosciusko-Morizet. Souvent interrompue par ses adversaires (masculins) et ne parvenant pas, contrairement à certains d'entre eux, à s'accaparer la parole de force, la députée de l'Essonne fait partie de ceux qui se sont exprimés le moins longtemps, lors du troisième et dernier débat entre les 7 candidats à la primaire de la droite, jeudi 17 novembre. Ce qu'elle a tenu à dénoncer au micro de Franceinfo: une fois la joute terminée.
"J'ai trouvé que le débat était très confus. Ça partait dans tous les sens", a-t-elle d'abord critiqué avant de fustiger une mauvaise "gestion du temps de parole" pour un résultat pas très "honnête" :
"Je pense qu'il y a une vraie gestion, aussi, du temps de parole, c'est pas normal qu'on finisse le débat avec des différences de trois minutes entre les candidats. Sur 15 minutes, ça fait quand même beaucoup... Surtout quand, pendant le débat, on n'a pas pu tous s'exprimer sur des sujets aussi importants que l'emploi, la formation professionnelle [...].
"
Cette inégalité a d'ailleurs été assez largement soulignée durant la retransmission :
Au jeu du "je prends la parole quand je veux", c'est Sarkozy qui gagne. Et nkm qui perd #PrimaireLeDebat
— Christine Ollivier (@Chr_Ollivier) 17 novembre 2016
Comme d'habitude, Sarkozy a le plus parlé, NKM le moins #PrimaireLeDebat
— Amandine Réaux (@AmandineReaux) 17 novembre 2016
Et lorsqu'on lui fait remarquer que les règles du jeu et les "modalités" du débat ont été validées par tous les participants, NKM redouble d'ardeur et considère que cela n'a "justement" pas été respecté :
"Ouais bah justement : les modalités, c'est qu'il y a égalité du temps de parole entre tout le monde et y'a pas trois minutes de différence entre les candidats sur 15 minutes. Ça c'est validé, et d'ailleurs c'est honnête, c'est comme ça que ça se fait. Et c'est pas comme ça que ça s'est passé.
"
Un petit coup de gueule à revoir dans cette vidéo :
Si elle exagère un peu sur les "trois minutes d'écart" entre certains candidats, NKM n'en a pas moins raison sur le fond. Avec 17 minutes et 23 secondes de temps de parole, elle est celle qui a eu la plus petite plage d'expression après Jean-Frédéric Poisson (17'17). Voici le reste du *classement*, du moins bavard au plus bavard : Bruno Le Maire (17'59), Jean-François Copé (18'15), Nicolas Sarkozy (18'22), François Fillon (18'57), Alain Juppé (19'20). Soit presque deux minutes de plus pour ce dernier que pour les premiers. Et d'après les décomptes de BuzzFeed, la candidate a été deux fois plus interrompue que les autres (27 fois), notamment par les journalistes.
Alors certes, Nathalie Kosciusko-Morizet a admis qu'elle ne remporterait pas cette primaire et s'est félicitée d'avoir surtout pu, au cours de ce débat, développer une nouvelle fois ses idées parfois iconoclastes à droite. Mais elle aurait préféré être traitée à égalité. Le 14 octobre, après le premier débat, elle avait déjà dénoncé cette inégalité de traitement, considérant qu'elle était due à sa position de seule femme en plateau.