TROLL - Au-delà du "symbole", l'extension de la déchéance de nationalité est une façon pour l'exécutif de contraindre la droite à se plier à l'union nationale. En proposant une mesure défendue par l'opposition et polémique dans son camp, François Hollande a tenté de piéger le parti de Nicolas Sarkozy. Cela n'a pas marché à merveille, un certain nombre d'élus LR ayant déclaré qu'ils ne voteraient pas la réforme constitutionnelle. D'autres sont un peu plus ennuyés.
Thierry Solère, par exemple, reconnaît dans Le Parisien jeudi 31 décembre qu'il s'agit là d'un "symbole, et un symbole de droite de surcroît". Et si ce n'est "pas à la hauteur de ce qu'il faudrait faire pour éviter de nouveaux attentats" selon lui, le député des Haut-de-Seine et proche de Bruno Le Maire votera pour la mesure. Mais attention, il n'est pas dupe. Il lance, ironique :
"François Hollande fait de la pure politique. En reprenant cette idée, son seul objectif, c'est d'étrangler la droite. S'il veut être candidat à la primaire des Républicains, je lui rappelle qu'il doit obtenir le soutien d'au moins 20 parlementaires.
"
Même lorsqu'il parle de politique nationale, Thierry Solère n'enlève donc jamais vraiment sa casquette d'organisateur de la primaire.
Et comme le chef de l'État n'aura pas recours au référendum pour faire passer sa révision constitutionnelle, le président pourra compter ses *soutiens* à droite lors du débat parlementaire et du vote du Parlement, en février. Il lui faudra obtenir la majorité des 3/5e des parlementaires. Et ce n'est vraisemblablement pas à gauche qu'il fera le plein...
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