En pleine crise au FN, plusieurs proches de Florian Philippot menacent de quitter le parti

Publié à 18h58, le 19 septembre 2017 , Modifié à 20h05, le 19 septembre 2017

En pleine crise au FN, plusieurs proches de Florian Philippot menacent de quitter le parti
Maxime Thiébaut, philippotiste sur le départ © Twitter

ATTENTION MARINE, ÇA VA DÉMISSIONNER - Le clan Philippot serait-il sur le départ ? Au plus fort de la crise entre le vice-président du FN et le reste du parti tendance "mariniste", certains de ses proches impliqués dans le conflit idéologico-stratégique en cours semblent sur le point de tout plaquer, ne se sentant visiblement plus à leur place.

C'est d'abord Maxime Thiébaut qui est à deux doigts de l'annonce de départ officielle. Dans Le journal de Saône-et-Loire ce mardi, ce co-fondateur et vice-président des Patriotes (cette association dont Florian Philippot refuse de quitter la présidence malgré l'ultimatum de Marine Le Pen elle-même) dénonce la "chasse aux sorcières" dont sont victimes selon lui les proches de Florian Philippot. Il y va franco et menace de démissionner "si ça continue" :

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Je me sens très mal dans le FN qui est en train de se dessiner. Je me sens aujourd'hui bien plus 'Patriote' que membre du Front national. Si ça continue comme ça, ma démission viendra plus vite que prévu. Il est hors de question que je participe à la rediabolisation du FN. Si le Front National n'a plus vocation à être un parti de gouvernement, s'il ne se préoccupe que de deux sujets, l'immigration et la lutte contre l'islamisme, alors je n'ai plus rien à y faire. Les signes actuellement envoyés ne m'encouragent pas à rester.

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Pour rappel, Maxime Thiébaut n'a rejoint le FN qu'en mai dernier : il était jusque là directeur-adjoint de cabinet de Nicolas Dupont-Aignan à Debout la France. Son aventure frontiste pourrait donc être de très courte durée... Contacté par le Lab, il n'a pas répondu à nos sollicitations.

C'est ensuite Lilian Noirot, élu local de Saône-et-Loire, qui vient d'être viré de son poste de responsable de la fédération frontiste de ce département. Proche de Sophie Montel (elle aussi récemment évincée de la présidence du groupe FN au conseil régional de Bourgogne - Franche-Comté) et donc de la ligne Philippot, il est remplacé par Damien Cantin, "plus en phase avec la ligne Marine" comme le décrit France 3.

Dans une lettre ouverte publiée ce mardi, Lilian Noirot dénonce la brutalité de cette décision, annonce son départ du parti mais s'en prend surtout frontalement à Marine Le Pen. S'adressant à la présidente du FN, il écrit :

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Vous vouliez 'une France apaisée', force est de constater que la haine et les rancœurs de certains priment sur l’intérêt général. Preuve en est, en interne, avec l’éviction programmée dès janvier 2016 de Sophie Montel de la présidence du groupe 'Les Patriotes – Front National' au Conseil Régional de Bourgogne, Franche-Comté. Éviction orchestrée par le clan des anciens mégrétistes que vous avez faits revenir.



De telles actions démontrent la volonté de remettre le Front National sur les rails de l’obscurantisme. [...] L’opération de 'purge' orchestrée par une minorité se retournera tôt ou tard contre vous, madame la Présidente, mais cela vous le savez et l’acceptez car finalement vous n’avez pas envie de gagner.



Le grand mouvement patriote et républicain qui aurait dû combattre la politique menée par Emmanuel Macron n’est pas le FN. Après l’échec de la présidentielle vous y avez renoncé et préféré vous cantonner à un rôle d’opposant mou. Les dirigeants du FN auraient-ils peur de l’exercice du pouvoir ? Auraient-ils peur de ne pas être en phase avec les attentes des Français ?

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C'est enfin Cyril Martinez, en charge de la com' et des réseaux sociaux des "Patriotes", qui explique sur Twitter mardi 19 septembre que "les courageux partent, les rageux restent".

La référence aux "rageux", expression favorite de Florian Philippot pour désigner ses contempteurs, et le ton définitif employé ici ne laissent guère place au doute quant aux intentions des "courageux" auto-désignés... Le même a cependant nuancé ses propos dans deux autres tweets, disant ne faire que "saluer" le "courage" de deux responsables frontistes locaux démissionnaires, dont Lilian Noirot cité plus haut :

Auprès du Lab, Cyril Martinez précise que le départ de ces deux élus locaux étaient "légitimes", eux qui ont été "récompensés par une suspension de leurs places au conseil régional" malgré leur "investissement" militant au sein du parti et des récentes campagnes présidentielle et législative. Il ajoute :

 

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Il n'y a pas de doute : je reste au FN et j'y resterai tant qu'il y aura le duo Marine Le Pen - Florian Philippot. C'est pour cela que j'ai rejoint le Front. Mais s'il n'est plus là, ou simplement si on abandonne notre programme économique comme la sortie de l'euro, en tant que souverainiste je ne pourrai plus rester.

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On en est donc là pour l'instant. Pour l'instant. Car en attendant, Florian Philippot s'exprimait sur RFI en fin d'après-midi mardi ; et le numéro 2 frontiste est resté sur ses positions. Tout comme le secrétaire général du FN Nicolas Bay (pro-Le Pen), qui était sur Europe 1 au moment moment. Mais bon, "il n'y a pas de crise au FN", comme le dit Marine Le Pen...



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