#JDÇJDR - À droite, de plus en plus de soutiens des candidats à la primaire demandent à Nicolas Sarkozy de "clarifier" sa situation de candidat-pas-candidat-et-à-la-fois-président-du-parti. Pour la plupart, ils ne vont pas jusqu'à dire que l'ancien chef de l'État fait campagne avec les moyens du parti, mais estiment que tout cela serait plus limpide s'il annonçait clairement ses intentions. François Fillon, lui n'hésite pas à attaquer plus frontalement. Il est ainsi le premier candidat à dénoncer officiellement et vertement ce mélange des genres.
Sur le plateau du JT de TF1, mardi 7 juin au soir, l'ancien Premier ministre et candidat à la primaire y est allé franco au sujet de celui qui, fut un temps, le qualifiait de "collaborateur". "Il n'y a aucune surprise, c'est un secret de polichinelle", a-t-il d'abord jugé à propos de la future candidature de Nicolas Sarkozy. "Les statuts de notre formation politique prévoient que quand il annonce sa candidature, il doit quitter la présidence du parti. C'est son choix, c'est lui qui maîtrise le calendrier, il est face à sa conscience", a-t-il ensuite sèchement rappelé.
Et d'ajouter, prenant l'air de ne pas y toucher :
"Ce que je vous dis simplement, c'est que je mène ma campagne en pleine transparence, sans toucher un sou de mon parti, de ma formation politique, avec les dons que m'apportent les Français.
"
En creux, on comprend donc que la campagne de Nicolas Sarkozy manque selon lui de "transparence", puisqu'il "touche" des "sous" de la part de LR pour son compte personnel, et non pour le bien du parti. Voilà qui est est dit.
Il s'agit donc de la première attaque vértiablement violente à ce sujet. Il n'est pas étonnant qu'elle vienne de François Fillon qui, de tous les prétendants à la primaire, est sans doute celui qui entretient la relation la plus tendue avec l'ancien chef de l'État (probablement en compétition avec NKM).
Tout cela démontre aussi l'*excellente* ambiance qui règne à droite autour de la primaire, où la moindre étincelle semble pouvoir allumer des incendies plus ou moins ravageurs (voir ici ou ici).
Quant à Nicolas Sarkozy, merci de se préoccuper de sa situation mais il n'a clairement pas l'intention de changer son calendrier. Il a prévu de ne pas officialiser sa candidature avant le 2 juillet, date du conseil national de LR au cours duquel le "projet" qu'il tente de bâtir depuis des mois doit être entériné par les militants. Dans l'absolu, il a même jusqu'au 29 août pour se déclarer. Et alors que Jean-Pierre Raffarin, soutien d'Alain Juppé, lui demandait de "clarifier" tout ça "avant l'été", l'intéressé lui a répondu par voie de presse :
"Jean-Pierre Raffarin est trop gentil pour me soupçonner de quoi que ce soit. Vous savez que j'ai été élu président des Républicains et que la primaire commencera début septembre.
"
C'est dit *poliment*, mais c'est très clair.
Avant Jean-Pierre Raffarin, c'est Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale et soutien de François Fillon, avait souhaité que Nicolas Sarkozy "éclaircisse sa situation".