François Fillon assure que son programme "peut permettre d'atteindre le plein emploi"

Publié à 09h33, le 21 janvier 2016 , Modifié à 10h16, le 21 janvier 2016

François Fillon assure que son programme "peut permettre d'atteindre le plein emploi"
François Fillon © THOMAS SAMSON / AFP

#PLEINEMPLOI2017 - François Fillon en est convaincu : il est le "meilleur" candidat à la primaire de la droite et du centre. Un constat qui ne tient pas de la "présomption", mais de la lucidité quant aux idées avancées par les uns et par les autres. C'est que lui, "candidat du projet", il guidera la France vers de grandes choses. Et notamment le plein emploi.

Il l'a assuré sur Europe 1 jeudi 21 janvier, listant quelques arguments en faveur de sa candidature :

 

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Je pense que je suis aujourd'hui le seul à avoir tiré tous les enseignements de nos échecs collectifs sur le chômage, que je suis le seul à présenter un programme de transformation de la société française qui peut nous permettre d'atteindre le plein emploi et que je suis le seul à avoir une méthode - à à peine un an des élections présidentielles (sic), il serait temps que les autres en aient une - qui peut permettre le changement radical dans un délai suffisamment court pour permettre de redonner de l'espoir à notre pays.

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"Plein emploi", le mot est lâché bien que noyé au milieu du reste. Le plein emploi correspond non pas à l'absence de chômage, mais à une situation où le taux de chômage est réduit à sa part dite "incompressible". Selon les définitions, le taux de chômage en-dessous duquel le plein emploi est atteignable varie entre 1% et 5%. Ambitieux donc, lorsque l'on sait qu'en France, ce taux est actuellement au-dessus des 10% de la population active. En novembre 2015, les États-Unis ont pour leur part connu le fameux "retour au plein emploi"

Mais François Fillon l'est, ambitieux. Cela dit, cette notion de retour au plein emploi ne figure pas dans son "manifeste" pour la primaire de 36 pages, pourtant largement consacré à l'emploi.

À noter qu'en mars 2008, alors Premier ministre, il promettait déjà de placer la recherche du plein emploi, "solution à tous les problèmes de notre pays", "au cœur de toutes les réformes du gouvernement pendant ce printemps". "Avec le plein emploi, expliquait-il alors,on atteint nos objectifs de réduction de la pauvreté, on a un marché du travail plus compétitif" avec une augmentation "naturelle" des salaires, et "on résout en grande partie la question de l'emploi des seniors". Autant dire tout de suite que cela ne s'est pas produit.

Dans une interview à L'Express en juin 2014, il déclarait que son "projet radical" permettrait de "redonner des perspectives de plein emploi". En mai 2015, il estimait encore que "c’est par un renforcement de notre compétitivité que nous pourrons viser le plein emploi."

"Perspectives", "viser" : tout cela est donc très sensiblement différent de sa formule employée ce mercredi, lorsqu'il promet que les réformes qu'il propose permettront "d'atteindre le plein emploi"...





[BONUS TRACK]

On savait déjà que François Fillon avait la "preuve" que "les sondages ne veulent rien dire" : le succès en librairies de son livre-programme, Faire. On sait maintenant qu'il possède des sondages différents de ceux disponibles au grand public. Interrogé par Jean-Pierre Elkabbach sur sa situation actuelle, "distancé" qu'il est par Nicolas Sarkozy dans la course à la primaire, l'ancien Premier ministre rétorque, sûr de lui :

 

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D'abord je sais pas où vous avez vu que je suis distancé par Nicolas Sarkozy, enfin ça dépend des sondages.

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Pourtant, sondage après sondage, le député de Paris stagne aux alentours des 12% d'intentions de vote, loin derrière derrière le président de LR et Alain Juppé. Certains le placent même à 6%, derrière Bruno Le Maire.

Du rab sur le Lab

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