On compte désormais deux candidats déclarés au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste, remis en jeu à l'occasion du congrès du mois de mars : l'ancien vallsiste Luc Carvounas et le tenant de l'aile gauche Emmanuel Maurel. Najat Vallaud-Belkacem, pour sa part, a préféré rester en retrait des batailles partisanes (en attendant 2022 ?). Mais d'autres se préparent sans pour autant acter officiellement leurs candidatures : le patron des députés Nouvelle Gauche Olivier Faure, l'ancien porte-parole du gouvernement et hollandais numéro 1 Stéphane Le Foll... ainsi que l'éternel manœuvrier Julien Dray.
Invité de l'émission Questions politiques (Le Monde, France Inter, franceinfo) dimanche 7 janvier, celui qui aimait à plaisanter en se présentant comme le "Baron noir" de la vraie vie fait part de ses intentions, tout en prenant soin de ne rien dire de définitif. Il explique :
"Je vais pas vous répondre aujourd'hui par une réponse franche en disant oui ou non. La franchise, c'est de vous dire 'j'y pense'... pas simplement en me rasant. J'essaye de voir justement comment on peut construire quelque chose, parce qu'on n'est pas candidat à la direction du Parti socialiste simplement en se levant un matin et en se disant : 'Tiens, je vais prendre ce poste-là'. [...] Ma décision n'est pas définitive.
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Car Julien Dray fait valoir une "démarche qui se veut collective" consistant "présenter une motion", soit "un contenu, une orientation politique". "Il faut rassembler autour de soi", ajoute-t-il. Et de poursuivre sur cette nécessité de créer une dynamique collective :
"Moi je vais écrire et je vais proposer, et à partir de ça je verrai si on peut construire une équipe, une collégialité, une envie. Il faut retrouver l'envie de travailler ensemble, [...] la solidarité entre nous. [...] C'est trop tôt [pour annoncer une candidature] parce que je veux d'abord vérifier un certain nombre de choses sur le plan politique. Je veux vérifier qu'on a la capacité d'être tous ensemble, [...] pas derrière un homme, derrière cette idée, cette volonté commune de se dire : 'On doit représenter à nouveau un idéal pour la société française, on doit être quelque chose d'attractif pour les jeunes générations'.
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Et à ceux qui le disent en service commandé pour son vieil ami François Hollande, ou tout du moins soutenu par l'ancien chef de l'État, Julien Dray rétorque :
"J'ai jamais demandé le feu vert pour quoi que ce soit à François Hollande - c'est d'ailleurs pour ça que je suis pas entré dans les équipes gouvernementales [de 2012 à 2017, ndlr].
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Il admet toutefois "lui en avoir parlé à plusieurs reprises". Alors l'ex-Président l'encourage-t-il a minima ? "Il ne me décourage pas", rétorque le conseiller régional d'Île-de-France dans un sourire et une formule hollandaise en diable. Et s'il devait finalement se lancer dans la bataille, autant qu'il soit prévenu : son concurrent Luc Carvounas a l'habitude de toujours "gagner ses élections"...
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