INFO LAB - Après la lettre du président, le coup de fil d'un ancien premier ministre. Michel Rocard a téléphoné lundi 14 janvier à son vieux copain, le préfet du Rhône, pour appuyer la demande de la fondation Brigitte Bardot qui cherche à éviter l'euthanasie de deux éléphantes soupçonnées d'être tuberculeuses.
La préfecture du Rhône confirme au Lab ce vendredi que "Michel Rocard a appelé lundi" Jean-François Carenco, ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, "pour parler du dossier Baby-Népal".
Les deux hommes, ajoute-t-on de même source, "se connaissent très bien car ils ont déjà travaillé ensemble au cours de sa longe carrière préféctorale". Mais la préfecture ne souhaite pas en dire plus sur la teneur de leur échange.
Christophe Marie, le porte-parole de la fondation Brigitte Bardot, se montre plus bavard sur cette conversation téléphonique:
Michel Rocard nous a appelé après avoir lu un article dans Le Monde, dimanche 13 janvier, en nous disant qu'il découvrait le nom du préfet et qu'il le connaissait bien donc qu'il allait essayer de faire quelque chose pour nous en relayant nos arguments sur l'état sanitaire des animaux.
En réalité, le lien entre l'ancien premier ministre de François Mitterrand et la fondation de la star lepéniste ne s'est pas seulement fait à travers les colonnes du Monde : Sylvie Rocard, l'épouse de Michel Rocard est administratrice de la fondation Bardot.
Petit rappel des épisodes précédents :
Un nouvel arrêté préfectoral en date du 8 janvier a fait passer de 30 à 70 jours le délai avant l'abattage de Baby et Népal, deux éléphantes présumées tuberculeuses, âgées d'une quarantaine d'années, confiées au zoo de Lyon, le Parc de la Tête d'Or, il y a plus de dix ans par le cirque Pinder .
Après une menace d'exil en Russie de Brigitte Bardot, François Hollande a demandé le 9 janvier à son ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, "d'approfondir les éléments de diagnostic de l'état sanitaire" des deux éléphantes de Lyon.
Le cabinet de Stéphane Le Foll a donc reçu jeudi les émissaires de Brigitte Bardot.
Interrogé sur ce dossier par LCI ce vendredi, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll répond que "l'euthanasie est l'extrémité" mais que rien n'est tranché :
On est en train de mettre les choses en place.
Il y a une procédure judiciaire qui est en cours avec le Conseil d'État, nous allons attendre. [...]
On est à la fois sur la responsabilité qui est la notre s'il y avait un risque sanitaire et en même temps personne n'a envie de devenir chasseur d'éléphant comme ça.
Une collaboratrice du préfet affirme au Lab qu'il "n'a pas pris cet arrêté de gaieté de cœur" et s'étonne d'avoir reçu un grand nombre d'appel de journalistes du monde entier "même le Wall Street Journal et une télévision russe s'interessent à ces deux éléphantes!".