Bernard Cazeneuve est un homme courtois, qui élève rarement la voix. Mais il n’a pas besoin de cela pour piquer de manière cuisante ses détracteurs et ceux qu’il méprise. Ultra-loyaliste envers François Hollande durant tout le quinquennat, l’ancien Premier ministre fait campagne auprès des candidats socialistes aux législatives qui ont été fidèles – une valeur cardinale pour lui – au quinquennat. Ainsi a-t-il fait campagne, depuis lundi, auprès d’Elisabeth Guigou en Seine-Saint-Denis, d’Olivier Faure en Seine-et-Marne. Ensuite, il ira soutenir Christophe Sirugue en Saône-et-Loire ou encore Erwann Binet (qui s'affiche avec Emmanuel Macron sur ses affiches ) en Isère.
"On a reçu une centaine d’invitations, on essaye de les honorer, d’aller soutenir les candidats qui n’ont pas fait défaut pendant le quinquennat et qui veulent la réussite de la France", explique au Figaro de ce mercredi 24 mai l’entourage de Bernard Cazeneuve. Une manière de dire que l’ancien ministre de l’Intérieur ne cautionne pas la ligne de Benoît Hamon, ex-frondeur, qui soutient ça et là des candidats EELV ou communistes contre les candidats investis par le PS. Ce qui fait dire à Bernard Cazeneuve, selon des propos rapportés par Le Parisien, d’une cruelle sentence :
"Ces gens-là ont fait 7%. Ils peuvent viser les 3%, cela peut être un objectif politique de disparaître.
"
Si la droite est profondément divisée entre ceux qui veulent répondre "à la main tendue" par Emmanuel Macron et une ligne droitière plus dure, le PS connaît la même fracture entre ses candidats qui s’inscrivent dans "la majorité présidentielle" et ceux qui veulent incarner une opposition de gauche au chef de l’Etat et au gouvernement Philippe.
A LIRE AUSSI SUR LE LAB :
> Législatives : Benoît Hamon soutient le candidat PCF Michel Nouaille contre Manuel Valls
> Législatives : Benoît Hamon soutient un candidat EELV en Haute-Garonne… contre le candidat investi par le PS
> Edouard Philippe Premier ministre, Pascale Boistard a "de la pitié" pour les socialistes qui se sont engagés avec Emmanuel Macron