2017, c'est demain. D'ici là, pour ne pas faire comme d'habitude, à savoir dominer de la tête et des épaules le premier tour d'une élection puis se ramasser au second, le Front national réfléchit à sa stratégie. La victoire, croit-on savoir au sein du mouvement, se fera au prix de l'ouverture. Oui, mais pas n'importe où : l’ouverture à droite si'l vous plaît. "Ce qui reste à prendre, c'est à droite", assume dans Le Figaro ce mercredi 20 janvier Franck Allisio. Et l'homme sait de quoi il parle : ancien responsable LR, il est passé au FN en septembre dernier .
Paul-Marie Coûteaux, ancien prédisent du Siel et autrefois proche de Marine Le Pen, voulait pousser la présidente du FN à s'ouvrir aux autres, et notamment à cette droite très très tradi. Mais, cela n'a semble-t-il pas fonctionné. Cité par Libération ce mercredi, Paul-Marie Coûteaux dit :
"La vraie dédiabolisation passait, sinon par des alliances d'états-majors, du moins par des liens avec des personnalités et des groupes de la droite 'classique' comme Dupont-Aignan, Villiers ou la nébuleuse de la Manif pour tous. Dieu sait combien de dîners j'ai organisé chez moi pour mettre Marine Le Pen en relation avec ces milieux. Mais j'ai vite compris qu'elle n'avait aucun intérêt pour cette stratégie. Sa ligne c'est 'ni droite, ni gauche' : pour elle la droite, c'est le monde du fric et des cathos, avec lesquels elle n'a aucune affinité.
"
Marine Le Pen n'a peut-être "aucune affinité" avec "le monde du fric et des cathos" . Mais ce n'est pas le cas de tout le monde au sein du FN, du moins pour ce qui est des cathos. Marion Maréchal-Le Pen, par exemple, a des liens avec cet univers-là , elle, l'ancienne pieuse sarkozyste.
Dans l'entourage de la députée FN du Vaucluse, on aimerait bien tisser des liens avec Nicolas Dupont-Aignan et Philippe de Villiers . Mais la stratégie actuelle du parti ne semble pas aller dans ce sens. Un proche de Marion Maréchal-Le Pen se lamente dans Libé à propos notamment des futurs "Comités Bleu Marine" qui doivent permettre au mouvement de "rassembler les Français de toutes origines" :
"Les Comités Bleu Marine, c'est un truc d'ouverture qui n'ouvre rien. Cela aurait pu s'appeler 'Rassemblement national' par exemple. Mais non, il fallait absolument caler le nom de la patronne. Est-ce qu'on est capable d'accueillir quelqu'un sans qu'il vienne à genoux ?
"
Visiblement, tout en affichant sa volonté d'ouverture, le FN peut aussi se pencher sur ses divisions internes.