HÉRITIÈRE - Marine Le Pen a réussi son coup : Jean-Marie Le Pen a beau s'énerver dans son coin, son influence au Front national, dont il a été exclu en août dernier, est aujourd'hui marginale. C'est du moins ce que veut croire la présidente du FN. Cela ne l'empêche pas de surveiller le "patriarche". Lors de son périple *un peu* compliqué au Québec puis à Saint-Pierre et Miquelon, la cheffe frontiste a donc gardé un œil sur Paris, un autre sur son père, hospitalisé .
Et puis, son avion posé à Roissy, la présidente du FN a résumé son périple outre-Atlantique. Citée par Paris-Match ce mercredi 30 mars, elle a évoqué l'absence de rencontre – remarquée – avec des politiques canadiens . Mais pas que :
"En me battant froid, la classe politique canadienne m’a délivré un brevet de courage politique. Je m’oppose à un système pourrissant qui craque de tous côtés. Je suis une résistante. C’était la marque de fabrique de mon père. C’est devenu la mienne.
"
Marine Le Pen se voit donc comme "une résistante" mais surtout comme la digne héritière de son père, fondateur du Front national qu'elle a pourtant viré sans ménagement après qu'il a défendu le maréchal Pétain et répété une énième fois que les chambre à gaz sont "un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale".
Tout n'est donc pas à jeter chez "le Menhir" et notamment son côté "résistant". Un côté dont il ne se départ pas malgré l'âge. Au grand dam de Marine Le Pen qui, en avril 2015, pensait que son père allait la "faire chier jusqu'au bout" . Au Canada, sa prévision s'est confirmée avec l'annonce de la création de ses comités "Jeanne, au secours !" , le 22 mars même si, officiellement, Marine Le Pen n'en a cure :
"Il est trop rusé pour ne pas savoir qu'il va nulle part. C’est fini, il le sait. Il n’arrive pas à renoncer au combat. Pour lui, renoncer c’est mourir.
"
Malgré les intentons affichées et les tentatives de dédiabolisation, Marine Le Pen revendique donc l'héritage de Jean-Marie Le Pen.