Quelques remerciements, un salut à "la majorité silencieuse" qui a décidé de rester majoritaire mais de ne plus être silencieuse. Un coucou aux journalistes qui décidément ne comprennent rien à rien alors que "les Français", eux, comprennent tout. Et puis c'est parti. Ce dimanche 6 septembre, à Marseille, Marine Le Pen ne clôture pas l'université d'été du FN. Sans Jean-Marie Le Pen, attendu et puis finalement aux abonnés absents, la présidente du FN lance sa campagne des régionales, euh pardon, de la présidentielle.
Longtemps, Marine Le Pen s'en prend au gouvernement, fait siffler Najat Vallaud-Belkacem, attaque, par deux fois, Alain Juppé. Et puis Marine Le Pen aborde le "fardeau" de l'immigration. Elle-même est consciente que faire de ce thème la charnière centrale de son discours la renverra à un FN ancien. Mais quand même. Il est des choses qui en rappellent des anciennes.
Ainsi quand elle parle des migrants et que la foule se met à scander, comme souvent dans ces cas-là, "on est chez nous".
Ainsi quand elle répète que la France "ne peut plus accueillir personne" et qu'un homme, dans la salle, crie à l'adresse des migrants "rentrez chez vous !". "Nous ne pouvons pas accueillir de nouveaux clandestins. Ils doivent être renvoyés dans leur pays", déclare-t-elle un peu plus tard.
Ainsi quand elle dit :
"On nous explique qu'il faut aujourd'hui accueillir 160.000 migrants. Demain on nous dira que c'est 760.000. Après demain, 1,6 million.
"
L'accumulation est forcément parlante pour les quelques 4.000 personnes chauffés à blanc dans le parc Chanot de Marseille. Elle est tellement parlante que, samedi, Jean-Marie Le Pen l'a utilisée deux fois lors de son rendez-vous marseillais avec ses soutiens. Il ne parlait pas de la France mais de Calais. Il disait :
"On va construire 12.000 logements d'accueil pour les clandestins à Calais. Mais demain, ça sera 120.000 et après-demain 1,2 million.
"
Cela vaut bien, quelques minute plus tard, alors que la foule se lève comme un seul homme et que Marine Le Pen promet de lutter contre l'islam radical, un nouveau "on est chez nous". Cela vaut bien des cris quand la présidente du FN dénonce les communautarismes. Un discours de près d'une heure et quart, plutôt inhabituelle chez la cheffe frontiste.
A quatre mois des régionales mais surtout à 16 mois de la présidentielle, Marine Le Pen annonce que l'immigration sera son grand thème de campagne.
[BONUS TRACK] Hunger Games
On parle souvent des "talents" humoristiques de Nicolas Sarkozy, transformant ses meeting en one-man show où l'ancien chef de l'Etat s'amuse comme un petit fou à répéter ses blagues (remember).
Mais Marine Le Pen aussi peut s'aventurer sur le terrains du spectacle politico-comique. Sa cible ? La droite qui désignera son candidat à la présidentielle. Elle dit :
"L'UMP nous joue la saison 8 d'Hunger Games. Après les primaires, il n'en restera qu'un.
"
Cela fait bien rire dans les rangs frontistes. Eux ont déjà leur candidate pour 2017, leur présidente élue à 100% en novembre 2014.