En prônant un rapprochement avec Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Marie Le Pen arrive à énerver ses soutiens

Publié à 13h15, le 05 septembre 2015 , Modifié à 13h53, le 05 septembre 2015

En prônant un rapprochement avec Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Marie Le Pen arrive à énerver ses soutiens
© @sychazot, DR

REPORTAGE - Ambiance bucolique, ce samedi 5 septembre, sur les hauteurs de Marseille. Jean-Marie Le Pen a choisi un restaurant du 13e arrondissement, perdu au milieu des pins. C'est là, dans l'arrière-cour du Mas de Givres où le vent diffuse une odeur de ragoût que le président d'honneur du FN vient s'adresser aux journalistes.

Ceux-ci sont nombreux. Plus d'une centaine. Les soutiens de Jean-Marie Le Pen beaucoup moins. 80 à peine, selon Olivier Bianciotto, le responsable du Parti de la France à Marseille. L'ambiance est étrange, crépusculaire. Les affiches posées derrière le "Menhir" semblent vieilles, aussi vieilles que l'ancien logo du FN qui s'étire sur les murs et sur les vestons des partisans du "canal historique".

Avant de retrouver ses ouailles, Jean-Marie Le Pen parle donc à la presse. Mais il ne dit rien, si ce n'est des mots plutôt sympathiques à l'adresse de sa fille et de sa petite-fille. Mais une phrase réussit à semer le trouble :

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J'invite Marion à préférer les conseillers régionaux d'expérience au tout-jeunisme. 

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Le tout avant de confesser qu'il accepterait une "main tendue" de la part de la candidate FN en PACA pour les régionales.

Après une demi-heure de palabres, Jean-Marie Le Pen part déjeuner. Dans l'arrière-cour à l'odeur de ragoût, donc, Olivier Bianciotto ne cache pas son énervement. Il dit :

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On fait venir 80 militants et qu'est-ce qu'on leur annonce ? Qu'on attend que Marion Maréchal-Le Pen nous tende la main ? Mais moi, elle peut me tendre les deux mains, elle peut me sauter au cou, je ne travaillerai pas avec elle. Ça nous a déçus, on voit qu'on n'avance pas.

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Et le membre du PdF de s'interroger sur la collaboration à venir avec Jean-Marie Le Pen. "Est-ce qu'il est intéressant pour nous de venir faire de la garde d'enfant au milieu de tout ça ?", dit-il .

Allons bon. Voilà que Jean-Marie Le Pen arrive à énerver l'un de ses soutiens. Il en reste d'autres. Il y a ceux qui, à l'entrée du restaurant, s'étonnent que Marine Le Pen ne parle pas plus d'immigration alors que l'on est face à un tsunami". Il y en a d'autres, comme "Phiphi", à l'entrée du restaurant, qui annonce tout fièrement aux journalistes qu'il est prêt à en découdre si on refuse l'entrée de Jean-Marie Le Pen au parc Chanot, là où se tient l'université d'été du FN.

Quand il ira, s'il y va, Jean-Marie Le Pen sera protégé. C'est Olivier Bianciotto qui est chargé de rameuter du monde pour assurer la sécurité du "Menhir". 





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