ON SERT À RIEN - En cette fin juillet 2016, nous sommes à moins d'un an de l'élection présidentielle, pour laquelle les grandes manœuvres sont en cours dans toutes les formations du pays. Mais après celle-ci, il y aura également les élections législatives. À droite, le parti dirigé par Nicolas Sarkozy a déjà distribué les investitures. Ce n'est pas encore le cas à gauche, mais les députés y sont, eux aussi, préoccupés par le scrutin qui vient. Et beaucoup d'entre eux envisagent de raccrocher, y compris certains qui ne sont pas concernés par l'interdiction du cumul des mandats. Pour ceux-là, c'est une forme de désespoir devant le rôle du Parlement dans le cadre du quinquennat, assorti d'une lassitude face à la gestion du gouvernement, qui prédomine.
Libération consacre un papier, lundi 25 juillet, à ces "dépités de l'Assemblée". Selon les calculs de Libé identiques à ceux de Paris Match en avril, "au moins une quarantaine" de ces parlementaires roses ne repartiront pas au combat en 2017. Patrice Prat n'est pas encore sûr de son choix. Ce très proche d'Arnaud Montebourg a annoncé, le 12 juillet, sa démission du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et son départ du PS. Il faisait alors part de son intention de "retourner devant [ses] électeurs, le moment venu". Mais aujourd'hui, il "hésite encore" à se présenter à sa réélection, selon Libération. Il confie notamment au quotidien :
"Les députés sont des potiches qui ne servent pas à grand-chose.
"
Pour appuyer cette analyse peu réjouissante, il met en avant le "49.3 sur la loi Travail [voir ici ], qui n’était pas utile à ce stade de la discussion". Sa vision du mandat de parlementaire rejoint en tout cas celle de Gérald Darmanin. Au mois de décembre 2015, celui qui allait devenir vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie (devenue Hauts-de-France) tout en restant maire de Tourcoing annonçait démissionner de l'Assemblée, car "cela ne sert pas à grande-chose d'être député".
Patrice Prat, de son côté, songe à reprendre son activité de conseil dans la vie civile. "Je suis à chaque fois un peu plus étonné du fossé entre le citoyen et la classe politique, et encore plus entre la poignée de dirigeants et le reste du pays", explique-t-il à nos confrères. "Il faut absolument que l’on change les choses. Je renouvellerai l’expérience si je sens une volonté de changer les choses", dit-il encore, attendant la présidentielle pour prendre sa décision. On imagine qu'une candidature victorieuse de son champion et ancien ministre du Redressement productif l'amènerait à briguer un nouveau mandat...
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