Polémique sur son logement : l'insoumise Danielle Simonnet s'explique et contre-attaque

Publié à 15h34, le 29 octobre 2017 , Modifié à 12h13, le 26 décembre 2017

Polémique sur son logement : l'insoumise Danielle Simonnet s'explique et contre-attaque
Danielle Simonnet, conseillère LFI de Paris, © Thomas SAMSON / AFP

Après Alexis Corbière et Raquel Garrido, accusés de vivre paisiblement dans un logement social à Paris, légalement, et qu'ils ont finalement décidé de quitter pour s’installer en Seine-Saint-Denis, c'est Danielle Simonnet qui a été la cible du même genre d'attaque.

Le 26 octobre, Le Parisien révélait que la conseillère LFI de Paris, proche de Jean-Luc Mélenchon, occupe un logement social de 83 m² dans le 20e arrondissement de Paris depuis 1999 pour 1300€ (un loyer libre établi par la régie immobilière de la Ville de Paris). Mais cela n’a rien d’illégal, précise le quotidien. A la suite de cet article, l’élue expliquait qu’elle ne comptait pas quitter ce logement en ces termes : "Je ne veux pas me loger dans le privé, enrichir un propriétaire privé et participer à la spéculation immobilière." Des propos qui ont suscité la polémique.

Du coup, le 27 octobre, Danielle Simonnet met les choses au point. Elle écrit sur Facebook :

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Les chiens sont lâchés sur les réseaux sociaux : je serais en logement social, que j’occuperais à la place d’une famille démunie. Et bien non. Sachez que ce logement n’est pas un logement social. Quand j’y suis rentrée en 2003, la RIVP [Régie immobilière de la Ville de Paris, NDLR] était ravie car je laissais mon deux pièces qui lui, était en logement social pour entrer dans un loyer libre, sans conditions de ressources. Mon logement ne bénéficie pas d’un seul centime d’argent public. Mon loyer est certes inférieur aux loyers spéculatifs du secteur privé [...] mais il est au-dessus de ce que coûte son entretien au bailleur. [...] Si je louais dans le secteur privé, comme beaucoup sont contraints de le faire, j’enrichirais juste un propriétaire privé. Si je quitte ce logement loyer libre, la famille qui viendra l’occuper ne sera pas une famille éligible au logement social, mais une famille ayant les mêmes revenus ou même plus élevés que les miens.

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Après avoir expliqué dans le détail en quoi consiste un "logement en loyer libre", Danielle Simonnet contre-attaque, ciblant les élus qui travaillent en parallèle de leur mandat, la baisse des APL du gouvernement qui va "tuer le logement social encore plus rapidement que ne l’a fait Thatcher"  :

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Tiens, on ne demande jamais combien d’élu-e-s sont propriétaires de plusieurs logements et ont le privilège d’une rente en louant bien au-dessus de sa valeur d’usage… [...] Le scandale pour les tenants du système, et ces chiens de garde de nombre de médias, ce n’est pas la spéculation immobilière et le trop peu de logements sociaux et de logements publics, non. Le scandale, c’est qu’une élue insoumise soit en loyer libre. Tiens, combien d’élu-e-s, alors qu’on bénéficie d’une indemnité plus que correcte, cumulent avec un autre salaire au lieu de se consacrer à plein temps à leur mandat. On en parle ? [...] Tiens, le gouvernement Macron en exigeant la baisse des loyers consécutive à la baisse des APL va tuer le logement social encore plus rapidement que ne l’a fait Thatcher. On en parle ? [...] Ce qui est le plus pervers dans les attaques que je subis aujourd’hui, c’est que le discours de celles et ceux qui s’y engouffrent, journalistes et élu-e-s, vise à culpabiliser celles et ceux qui sont en logement loyer libre et logements sociaux, comme s’ils étaient responsables des nombreuses familles sans logement ou mal logées.

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Puis, plus loin dans ce trèèès long post Facebook, Danielle Simonnet fait le lien entre les attaques dont elle est victime et… celles à l'encontre d'Anne Hidalgo, accusée d'emploi fictif par le journal Capital . Elle s'interroge sur le timing, frôlant la théorie du complot.

Danielle Simonnet écrit à ce propos :

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Évidemment, le fait que cette 'non affaire' sorte le même jour de l’accusation d’emploi fictif à l’encontre d’Anne Hidalgo et de l’article du canard enchainé (sic) sur les problèmes de comptes de campagne de 300 candidats LREM aux législatives est très certainement un pur hasard et non une tentative de contre feu…

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Toute sa démonstration rejoint les explications de Ian Brossat sur les loyers libres. L'adjoint communiste d’Anne Hidalgo en charge du logement, assurait que "son appartement (celui de Danielle Simonnet, NDLR) n’est pas de la catégorie HLM mais un loyer libre". "Et dès lors, il n’y a pas de plafond de ressources pour l’obtenir, pas d’enquêtes sur les revenus de ses occupants, pas de surloyer". Ces logements en "loyer libre" ont vocation à disparaître. La mairie de Paris envisage de les transformer petit à petit en HLM, et donc, en logements sociaux

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