Pour participer à la primaire, Filoche dit appartenir à un parti "jamais mentionné et inconnu" de la Haute autorité du PS

Publié à 16h27, le 26 décembre 2016 , Modifié à 16h27, le 26 décembre 2016

Pour participer à la primaire, Filoche dit appartenir à un parti "jamais mentionné et inconnu" de la Haute autorité du PS
© DOMINIQUE FAGET / AFP

Gérard Filoche ne décolère toujours pas contre son impossibilité de participer à la primaire de la Belle Alliance Populaire (BAP). Le responsable PS a vu sa candidature rejeté le 17 décembre, comme l’avait annoncé la Haute Autorité des Primaires Citoyennes (HAPC). Ni une, ni deux, l’ancien inspecteur du Travail avait déposé dans la foulée un double recours  auprès de la Haute autorité du PS. Ce lundi 26 décembre, soit au même moment que l’assignation en référé de Gérard Filoche pour réintégrer la primaire qui s’est déroulée au TGI de Paris, la HAPC a rendu sa décision : elle a rejeté "en tout point" son recours, "faute de parrainages suffisants".

 

L’instance a procédé à un dézingage en règle de Gérard Filoche, sur deux pages, listant ses contradictions. Parmi les arguments brandis, le fait que le candidat à la candidature ait évoqué dans son recours appartenir à une autre formation politique que le PS, "Filoche 2017", le dispensant selon lui des règles de parrainages, comme pour les candidats des partis associés au PS au sein de la Belle Alliance Populaire. Voilà ce qu’a écrit le président de la Haute Autorité de la primaire Thomas Clay à ce sujet :

 

 

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Considérant qu’il prétend in fine, et pour la première fois, appartenir à une autre formation politique ‘Filoche 2017’, au nom de laquelle il serait également éligible (…) Considérant qu’exciper maintenant l’appartenance à un autre parti, non membre de la Belle Alliance Populaire, jamais mentionné et inconnu, apparaît comme une tentative tardive et désespérée d’échapper aux règles qu’il a préalablement acceptées (…) Considérant que, en tout état de cause, aucune candidature au nom du parti ‘Filoche 2017’ n’a été présentée dans les délais échus le 15 décembre à 18 h.

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La Haute Autorité a en effet rappelé que Gérard Filoche est "membre du PS et se présente comme tel". Il est même membre du Bureau national du parti. Autrement dit, "il est soumis aux règles de parrainages votées à l’unanimité par le Conseil national du parti le 2 octobre 2016", a-t-elle estimé. Selon ce texte , "le Parti socialiste fixe les conditions de candidature de ses membres. Chaque candidat(e) socialiste devra réunir les parrainages nécessaires". Ce que Gérard Filoche est loin d’avoir réussi selon la HAPC, soulignant qu’"il est même loin du compte" malgré ses déclarations

Pour la Haute autorité du PS, Gérard Filoche "s’est lui-même soumis à ces règles en présentant des parrainages dans les formes requises par ces règles". Il a, en outre, "signé la Charte éthique des Primaires Citoyennes", a souligné la HAPC dans sa décision. Autre contradiction soulevée : "Il est pour le moins paradoxal que Gérard Filoche conteste la légitimité de la Belle Alliance Populaire à organiser les Primaires citoyennes tout en voulant y participer".

Joint par le Lab, Gérard Filoche précise avoir lancé son "association politique" intitulée "Filoche 2017" six mois plus tôt. Il estime normal de pouvoir concourir au scrutin via son association car de toute façon la BAP n’a aucune légitimé juridique selon lui :

 

 

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Les débats au Tribunal ont établi que la Belle Alliance Populaire n’avait aucune règle.

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Autre raison exprimée au TGI ce lundi matin par Gérard Filoche : la candidature de Sylvia Pinel à la primaire de BAP, validée par la Haute autorité, alors que sa formation, le Parti radical de gauche, ne fait pourtant pas partie de la BAP. Le logo du parti ne figurait d’ailleurs pas dans la liste des formations associées le 3 décembre lors de la grande convention nationale de la BAP.

Pour Gérard Filoche, seuls "les candidats ayant une légitimité politique" auraient dû pouvoir concourir à la primaire. Sur quels critères ? "Ça s’entend ou non", répond-il, avant d’évoquer les sondages pour justifier sa candidature. "Dans les sondages, ils (les candidats à la primaire non-PS Jean-Luc Bennahmias, François de Rugy et Sylvia Pinel, ndlr) sont entre 0 et 2 %. Pas moi : si on me donne à 7 ou 8 %, ça veut dire quelque chose", explique-t-il. Deux sondages dévoilés début décembre, Ifop et Harris Interactive , donnaient respectivement Gérard Filoche à 5 et 6 %. Deux points de moins, donc, mais encore assez pour le faire rêver d’un score honorable à la primaire. Ce qu’il ne pourra pas réaliser. Et ce qu'il ne voulait d'ailleurs pas forcément réaliser, se disant prêt à se retirer début janvier au profit de Benoît Hamon et Arnaud Montebourg. 

Le secrétaire national du PS Fabien Verdier a lui aussi été définitivement recalé par la Haute autorité ce lundi après le rejet de son recours. Comme Gérard Filoche, Fabien Verdier avait tenté un ultime coup de poker, affirmant lui aussi appartenir à une autre formation que le PS : "Convictions". Sans doute le seul convaincu par cet argument…

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