Alors que Luc Chatel se déclarait, dans le JDD, favorable à un nouveau vote, François Fillon annonçait, dimanche 2 décembre, à Royaumont que ses soutiens étaient prêts à rencontrer dès lundi les proches de Jean-François Copé. Apaisement ou installation d’un nouveau rapport de force ?
Se dirige-t-on vers une sortie de crise à l’UMP ?
Vendredi 30 novembre, Nicolas Sarkozy, furieux après sa première tentative ratée de médiation, lançait un nouvel ultimatumà Jean-François Copé, président contesté de l'UMP et à François Fillon. Ainsi, les deux duettistes ont jusqu’à mardi 4 décembre pour trouver un accord, sans quoi l’ancien président dirait "publiquement" qu'ils sont "disqualifiés" pour diriger le parti.
Hasard ou coïncidence, ce dimanche, au surlendemain de l’ultimatum de Nicolas Sarkozy, les camps Copé et Fillon ont chacun effectué un pas vers l’apaisement tout en gonflant les muscles.
Si Luc Chatel, numéro 2 du ticket Copé, s’est pour la première fois déclaré, dans le JDD, favorable à un nouveau vote, François Fillon a également fait un effort, après avoir fait savoir, via son avocat, que sa plainte était prête à être déposée. Une pression sur Jean-François Copé qui pourrait avoir des effets positifs pour l’UMP.
En déplacement à Royaumont pour des entretiens sur le thème de "Réorienter le travail", l’ancien Premier ministre a ainsi déclaré :
Mes équipes sont prêtes dès demain lundi à se réunir avec celles de Jean-François Copé pour réfléchir ensemble à ces modalités (d’un nouveau vote, ndlr).
Et si cette solution ne convenait pas, alors il faudrait réunir sans attendre le comité des sages prévu par les statuts.
Et d’ajouter par rapport à son nouveau groupe parlementaire dissident, pour montrer sa main tendue :
Dès lors que nous aurons l'assurance que ce vote pourra être organisé et piloté dans des règles d'impartialité indiscutables et dans un délai raisonnable, nous mettrons fin au groupe parlementaire que j'ai créé et aux procédures qui ont été engagées.
Mais dans le Journal du dimanche, un proche de François Fillon résumait son état d’esprit après deux semaines de bras de fer avec Jean-François Copé. Et comparait, reprenant les attaques du député de Paris contre ce qu’il appelait "une mafia", Jean-François Copé à Al Capone :
Fillon n’a pas la haine, il a la rage.
Il est dans un combat moral égal à celui d’Eliott Ness contre Al Capone.