Taxé d’"opportunisme", François Bayrou accuse les sarkozystes de "sectarisme"

Publié à 10h52, le 24 octobre 2016 , Modifié à 10h54, le 24 octobre 2016

Taxé d’"opportunisme", François Bayrou accuse les sarkozystes de "sectarisme"
© Montage Le Lab via captures d'écran BFMTV

À moins d’un mois du premier tour de la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy a mis un nouveau sujet sur la table, après le (supposé) vote des électeurs de gauche. L’ancien chef de l’État est désormais préoccupé par la candidature, si Alain Juppé est battu, de François Bayrou - bien que celui-ci l’ait annoncée dès juin .

L’ex-Président a d’abord demandé au patron du MoDem de "respecter la règle de la primaire" . Il a ensuite fait rédiger à 165 de ses soutiens une tribune taxant François Bayrou d’"opportunisme" et le tenant responsable de la défaite de la droite en 2012. Ce lundi 24 octobre, invité de BFMTV/RMC, le maire de Pau moque d’abord la "panique" des troupes de son meilleur ennemi. Et réplique que, si ce dernier n’a pas été réélu, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même et à son "sectarisme" :

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Ça sent la panique dans les rangs. Quand on en est à tirer des dernières cartouches comme ça, c’est qu’on se sent tellement mal qu’on fait, au bout du compte, un peu n’importe quoi. Alors, clarifions les choses. Responsable de l’entrée de François Hollande à l’Élysée, il n’y en a qu’un : il s’appelle Nicolas Sarkozy. C’est Nicolas Sarkozy par sa pratique, par sa manière d’être, par ses attitudes et par ses gestes qui a convaincu quelque chose comme 3 millions de Français qui n’étaient pas de gauche d’empêcher qu’il soit renouvelé dans son mandat. De ces trois millions de Français, j’étais. [...] Je suis un citoyen, j’ai le droit de voter pour qui je veux. Comme vous. [...] S’il avait été un bon président de la République, il aurait été réélu. Les Français lui auraient rendu leur confiance. Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est la multiplication, l’étalage des dérives qu’on a vues pendant qu’il était au pouvoir et qu’on voit se multiplier aujourd’hui. La preuve, c’est que c’est encore une affirmation de sectarisme. Ça veut dire : 'Seuls ceux qui sont avec moi ont leur place dans le jeu politique. Il faut être de mes séides pour être respecté et reconnu.' Il se trouve qu’il y a en France des courants politiques et des sensibilités qui demandent à être respectés et qui ont des principes et des valeurs et qui ne sacrifient pas leurs principes et leurs valeurs à quelque intérêt que ce soit.

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François Bayrou fustige également cette "alternance molle" dénoncée par les signataires de la tribune, rétorquant que la majorité, comme le veut Alain Juppé, doit être "équilibrée" :

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Espérer ou imaginer gouverner la France dans la profondeur de crise où nous sommes avec un parti qui ait tous les sièges qui soient non seulement dominants mais exclusifs au pouvoir - espérer cela, c’est être assuré de l’échec. Si vous croyez que la France d’aujourd’hui, elle va être gouvernée par un parti qui représente au maximum 20 % des voix et qui pourrait avoir tous les pouvoirs et imposer ses décisions et ses orientations, c’est absolument impossible.

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Le maire LR de Bordeaux lui-même a assuré qu’il remettrait en cause les investitures aux législatives s’il remportait la primaire, considérant qu’il ne pouvait pas y avoir "577 candidats Les Républicains" . François Bayrou peut-il pour autant endosser le costume de Premier ministre d’Alain Juppé, comme le craint Nicolas Sarkozy ? Il dément :

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Non seulement [Alain Juppé] ne me l’a pas promis, je ne lui ai pas demandé, et je crois que ça n’est pas possible en l’état actuel des choses. Pourquoi ? Parce que le Premier ministre doit être normalement issu du parti le plus important de la majorité, surtout au lendemain de l’élection qui aura ainsi rebattu les cartes. Et il se trouve, Jean-Jacques Bourdin - ça va peut-être vous surprendre - que je ne fais pas ce choix pour moi-même. Je fais le choix de soutenir Alain Juppé parce que je pense que c’est mieux pour la France. Des millions de Français se retrouvent dans ce que je dis.

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Le camp d’Alain Juppé a évoqué le nom de Valérie Pécresse , patronne de l’Île-de-France qui n’a pas encore annoncé qui elle soutiendrait à la primaire. "Pourquoi pas une femme ?" , avait lancé l’ancien Premier ministre.

Nicolas Sarkozy reproche à François Bayrou de ne pas respecter les règles de la primaire. Ce qui est faux : pas candidat, il n’a aucune obligation de soutenir le vainqueur de la primaire, même s’il milite pour Alain Juppé.





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