VOTER HAMON C'EST RIGOLO - Il est a priori très improbable que Ségolène Royal ait voté pour Manuel Valls au premier tour de la primaire de la Belle Alliance Populaire. Ses multiples désaccords publics avec l'ex-Premier ministre sont en effet connus de chacun. Mais alors, à qui est allée le vote de la ministre de l'Environnement, dimanche 22 janvier ?
Selon Libération, il est quasi-certain que la numéro 3 du gouvernement a déposé un bulletin "Hamon" dans l'urne. Ce que l'intéressée confirme presque vendredi 27 janvier sur France 2. Interrogée à ce sujet, l'ancienne candidate du PS à la présidentielle (qui est chaque jour un peu plus proche d'Emmanuel Macron, mais c'est un autre sujet), lâche dans un grand sourire qu'il est "possible" qu'elle ait voté pour son ancien collègue de l'Éducation nationale, ajoutant qu'elle ne "dirait pas pareil" au sujet de Manuel Valls :
"- Journaliste : Est-ce qu'on peut vous demander, au premier tour, pour qui vous avez voté ?
- Ségolène Royal : Non parce que le vote est...
- Journaliste : Beaucoup de ministres ont dit leur choix.
- Ségolène Royal : Oui mais moi je veux respecter le débat.
- Journaliste : Certains disent que vous avez voté pour Benoît Hamon.
- Ségolène Royal : C'est possible [rire]. Le débat se déroule, donc il faut qu'il se déroule, voilà, jusqu'à dimanche.
- Journaliste : 'C'est possible'. Si je vous demande si vous avez voté pour Manuel Valls, c'est possible aussi ?
- Ségolène Royal : Non, je vous dirais pas pareil [rire].
"
Une séquence à revoir dans cette vidéo :
Puis la numéro 3 du gouvernement déroule un argumentaire qui ressemble à s'y méprendre à un inventaire des raisons pour lesquelles son vote "Hamon" serait justifié :
"Vous savez, moi, y'a des repères, notamment sur les questions dont j'ai la charge [l'écologie, ndlr]. Mais je veux pas personnaliser les choses. Je crois que d'une certaine façon, les enjeux majeurs de l'humanité, de la qualité de vie, de la santé publique, sont des enjeux absolument cruciaux et ceux qui ont compris ces enjeux-là, je crois, sont tournés vers le futur.
"
Oh bah tiens, et qui est-ce qui, parmi les candidats socialistes au premier tour de la primaire, a fait de ces "enjeux cruciaux" des éléments majeurs de son programme et de son discours ? Benoît Hamon bien sûr.
Ségolène Royal dit encore :
"Ce sont des combats qui sont difficiles, parce qu'il faut lutter contre les lobbies, il faut lutter contre les industriels, il faut lutter contre les habitudes, il faut lutter contre l'obscurantisme, il faut lutter contre l'ignorance.
"
Et là encore, on pense très fort à Benoît Hamon, qui met régulièrement en avant sa volonté d'interdire les perturbateurs endocriniens et, pour se faire, de tordre le bras à l'industrie pharmaceutique.
Allez, on va dire que le vote de Ségolène Royal est désormais connu. Reste alors à savoir en quoi cela est cohérent avec cet éventuel soutien à Emmanuel Macron qu'elle a à plusieurs reprises évoqué publiquement... Et cela n'a évidemment pas trop plu au camp Valls, notamment le patron de la communication du candidat :
Ministre depuis 5 ans, Royal laisse entendre qu'elle a voté pour un frondeur à la politique de FH.. #AllezComprendrehttps://t.co/EI8nIFFvDM
— Harold Hauzy (@harold_hauzy) 27 janvier 2017
La politique, c'est un royal amusement pour @RoyalSegolene De la cohérence en politique... #hoho#hihi ou #haha :-D https://t.co/MWqhoBDo91
— Harold Hauzy (@harold_hauzy) January 27, 2017
[Edit 10h40 : ajout tweets Harold Hauzy]
[BONUS TRACK]
"Quand François Fillon appelle les Français à faire des sacrifices, eh bien il faut peut-être s'appliquer ses principes à lui-même." Telle est la première réaction de Ségolène Royal à l'affaire de l'emploi fictif présumé de l'épouse de l'ancien Premier ministre, Penelope Fillon. "La justice dira si oui ou non il a profité du système", ajoute-t-elle plus prudemment.
Le candidat LR à la présidentielle s'est défendu, jeudi soir, expliquant que le travail de sa femme en tant qu'assistante parlementaire avait bel et bien été réel, indiquant également que Penelope Fillon "travaille pour [lui] depuis toujours, depuis 1981, depuis [sa] première élection". La numéro 3 du gouvernement tique justement sur ce point :
"La question qui se pose c'est : si c'est légal, pourquoi c'était secret ? Dès que c'est secret, il y a de la suspicion.
"