LE LAB 1.0 – C’est une pépite qui avait échappé au radar du Lab. Et pourtant, l’auto-interview d’Alain Juppé réalisée en 1988 vaut son pesant d’or. Pas seulement pour ces lunettes noires mais également pour le discours tenu par celui qui est alors secrétaire général du RPR, notamment vis-à-vis de ses rêves présidentiels. Des rêves qui ont une résonnance particulière aujourd’hui, sachant que le maire de Bordeaux est candidat à la fonction suprême, s’il passe la case primaire.
>> Le Lab 1.0 est une chronique en partenariat avec l’INA
À l’époque, Alain Juppé est un fervent soutien de Jacques Chirac, qui vient d’échouer à devenir le président de tous les Français contre François Mitterrand. Il est surtout un jeune politique plein d’avenir après son passage comme secrétaire d’État au budget entre 1986 et 1988.
De quoi se permettre une émission à la mode, transgressive (tournée dans une boîte de nuit) comme celle de Thierry Ardisson, Lunettes noires pour nuits blanches, sur Antenne 2. Et par n’importe quelle séquence puisque Alain Juppé choisit l’auto-interview où une personnalité s’interroge elle-même, avec des lunettes noires pour celui qui pose les questions.
Une vidéo de l’INA à déguster ci-dessous :
Les questions sont diverses, entre activité en dehors de la politique, chevelure ou idoles. Mais certaines questions ont un sens particulier aujourd’hui. Notamment celle concernant la présidence de la République :
"- Alain Juppé (à lunettes) : Tu crois que tu seras président de la République un jour ?
- Alain Juppé : On peut toujours rêver.
"
Une idée qui semble avoir fait son chemin depuis puisqu’Alain Juppé y croit désormais dur comme fer. Mais avant cela, il faudra passer la case primaire et rassembler le parti LR derrière lui. Une ambition qu’il avait déjà en 1988 :
"- Alain Juppé (à lunettes) : Et si tu étais le maître du monde, tu ferais quoi en premier ?
- Alain Juppé : Là, le secrétaire général du RPR aurait beaucoup de choses à dire : faire en sorte que les gens ne se chapouillent pas pour des questions subalternes.
"
Pour info, chapouiller signifie "se disputer, se taquiner" en patois. Une expression chère à Alain Juppé puisqu’il l’utilisait toujours en 2011.
Voilà, cette archive d’Alain Juppé méritait de connaître une seconde vie. Tout comme celle de 1989 exhumée par On n’est pas couché en octobre dernier sur sa "panique" de rester dans "des fonctions électives" pendant 50 ans.
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