Les tensions entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé relancent la primaire à droite

Publié à 07h18, le 18 novembre 2015 , Modifié à 07h18, le 18 novembre 2015

Les tensions entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé relancent la primaire à droite
© NICOLAS TUCAT / AFP

L’unité nationale a vécu, s’évanouissant dans le brouhaha d’une séance de questions au gouvernement houleuse , mardi 17 novembre. Mais l’unité nationale ne fonctionne pas plus au sein de Les Républicains où la bataille de la primaire est relancée via les tensions entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, qui se sont opposés sur la notion d’union nationale .

Après avoir déjà estimé sur BFM TV, dans une critique à peine déguisée de Nicolas Sarkozy alors président, que la droite "avait eu tort, avant 2012" de supprimer des postes dans la police, le maire LR de Bordeaux se répète, ce mercredi 18 novembre dans une interview au Figaro. "Gardons-nous de faire croire que tout allait bien avant 2012 et que rien ne va plus depuis 2012. Nous ne sommes pas non plus blanc-bleu", insiste Alain Juppé qui poursuit :

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8.500 créations de postes, c’est une bonne chose. Il fallait inverser la tendance. Je rappelle que nous en avions supprimé 13 000. J’appartenais au gouvernement à l’époque et j’assume nos décisions. Et la baisse a continué depuis 2012. Aujourd’hui, les temps ont changé.

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Même critique juppéenne sur les effectifs de l’armée que François Hollande veut combler d’ici 2019. Il dit :

 

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Cela dit, on est à l’os. On ne peut plus continuer à réduire les effectifs. Nous avions supprimé 54 000 postes avant 2012. Il le fallait. On en a supprimé 24 000 depuis. Ce n’est pas raisonnable. 

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Ces critiques frontales et à peine voilées, également émises par François Hollande lors de son discours au congrès , n’ont bien évidemment pas échappé au président de LR. Cité tant par Le Parisien de ce mercredi que par le Canard Enchaîné, l’ancien chef de l’Etat l’a ainsi fait savoir, mardi matin lors de la réunion de groupe des députés LR :

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Il est quand même étonnant que ceux qui sont les plus attachés à l’unité nationale ne soient pas plus attachés à l’unité de leur famille politique. L’unité nationale commence par l’unité de son propre parti.

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En off, l’entourage de Nicolas Sarkozy peste également auprès du Parisien contre ces sorties d’Alain Juppé :

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Il se pose perpétuellement en chantre de l’unité. Mais là, c’est lui qui vient la rompre dans le contexte d’une actualité particulièrement lourde.

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Du côté des juppéistes, on reste serein et on justifie la petite musique jouée par leur champion. "Nicolas Sarkozy ne supporte pas qu’on puisse dire que tout ce qu’il a fait sous sa présidence n’a pas forcément été parfait", lance, cinglant, le député-maire LR du Havre Edouard Philippe au Parisien. Et d’ajouter :

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Mais on peut aussi être lucide et se dire que baisser les dépenses régaliennes, quand on se dit de droite, c’était une erreur.

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Gilles Boyer, bras droit du maire de Bordeaux s’interroge, faussement naïf :

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Dans quel monde vit-on si on est forcément obligé de dire que tout ce que fait la gauche c’est mal, et que tout ce que fait la droite est parfait ?

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Outre les élections régionales, la campagne pour la primaire de la droite et du centre a elle aussi bel et bien repris.

Du rab sur le Lab

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