À l'Assemblée nationale, les minutes de silence ne sont pas réservées qu'aux soldats et aux otages

Publié à 21h07, le 04 novembre 2014 , Modifié à 10h22, le 05 novembre 2014

À l'Assemblée nationale, les minutes de silence ne sont pas réservées qu'aux soldats et aux otages
Les députés lors d'une minute de silence à l'Assemblée nationale © Francois Lafite/Wostok Press/Maxppp

L'initiative a étonné, surpris, voire énervé . Mardi 4 novembre, en pleine séance de questions à l'Assemblée nationale, Cécile Duflot a profité de son temps de parole pour demander une minute de silence en hommage à Rémi Fraisse, mort lors du drame de Sivens.

Une requête qui lui a été refusée par Claude Bartolone. Le président de l'Assemblée nationale a plusieurs fois rappelé la députée EELV à l'ordre, l'invitant à poser sa question. Il s'est justifié ainsi :

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Madame Duflot, il est de tradition dans notre hémicycle de saluer par une minute de silence les décès survenus parmi nos forces armées ou parmi les otages. Donc je vous demande de poursuivre votre question.

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Sauf que l'explication donnée par Claude Bartolone n'est pas tout à fait exacte, du moins dans la pratique. Plusieurs exemples prouvent ainsi que les députés n'observent pas de minutes de silence uniquement pour les soldats et les otages.

Ainsi le 6 juin 2013, Claude Bartolone lui-même a invité les députés "à respecter un temps d’indignation et de recueillement" en hommage à Clément Méric, ce jeune militant d'extrême gauche tué au cours d'une rixe à Paris avec des militants d'extrême droite.




Claude Bartolone ne demande donc pas à ce que soit observée une minute de silence à proprement parler. Le compte-rendu de séance, consultable sur le site de l'Assemblée nationale, parle en revanche bien d'une "minute de silence". Voici ce qu'on peut y lire :

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Mmes et MM. les députés et Mme la ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, se lèvent et observent une minute de silence.

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En mai 2014, la représentation nationale avait également observé une minute de silence après la mort de la journaliste Camille Lepage, assassinée au cours d'une embuscade en Centrafrique.

Cas particulier : les hommages aux politiques décédés. Ainsi, en mai 2011, le président Bernard Accoyer avait invité ses collègues députés à "observer une minute de silence" en l'honneur de Patrick Roy, député PS décédé.

Un exemple parmi de nombreux autres.

Même hommage, en janvier 2010, après la disparition de Philippe Séguin. Après l'éloge funèbre prononcé par le Premier ministre François Fillon et proche de l'ancien président de l'Assemblée, les députés avaient, là aussi, observé une minute de silence.

Plus récemment, en juillet 2012, les parlementaires avaient de la même manière salué la mémoire du député PS Olivier Ferrand, décédé fin  juin 2012.

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