BLING-BLING - "Ca sentait la truffe dans tous les couloirs". C'est l'étonnante confession d'un membre de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy, recueillie par la journaliste de Libération Violette Lazard.
Dans un livre à paraître le 22 octobre, justement intitulé Bigmagouilles et dont le Nouvel observateur publie les bonnes feuilles jeudi 16 octobre, celle-ci raconte par le menu la campagne *hors-norme* de l'ancien président de la République.
On savait déjà que les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy avaient été rejetés par le Conseil constitutionnel parce que le président avait fait passer certaines dépenses sur le budget... de l'Elysée.
On avait aussi appris à prononcer (contrairement à Brice Hortefeux ) le nom de Bygmalion, cette société qui a organisé certains meetings de campagne et établi, selon son avocat, de fausses facturations pour maquiller des dépenses trop importantes (et ainsi sembler rester dans les clous du maximum autorisé par l'Etat pour une campagne présidentielle).
Mais à en croire le premier extrait du livre publié mercredi soir par le Nouvel Observateur, la campagne de l'ancien président n'a pas encore livré tous ses secrets.
La journaliste raconte ainsi le meeting de Nice, le 20 avril 2012, deux jours avant le premier tour de l'élection présidentielle. Au palais Nikaia, donc, "ca sent la truffe dans tous les couloirs". Le membre de l'équipe de campagne ajoute :
"Je me suis senti très gêné... Je me suis demandé si l'odeur n'allait pas jusque dans la salle, et quelle image ça allait donner de nous.
"
Et pour cause, puisque c'est un buffet spécial "truffe", ce champignon très savoureux - et hors de prix - qui a été préparé ce soir-là pour tous les invités du carré VIP.
Après le meeting, se pressent donc pour déguster brouillade d'oeufs et spaghettis à la truffe François Fillon, Jean-François Copé, Brice Hortefeux, ou encore Bernadette Chirac et Enrico Macias, égrène le Nouvel Obs.
Jérôme Lavrilleux, qui a annoncé mercredi quitter l'UMP et qui avait, la veille, jugé "difficile de croire que Nicolas Sarkozy n'était au courant de rien ", commente :
"Ce jour-là, personne n'a rien dit, personne n'a moufté. Tous ceux qui aujourd'hui jurent haut et fort qu'ils ne savaient rien sur les dépassements des comptes de campagne, qu'ils n'ont pas compris que le train des dépenses s'était emballé, ils ont tous bouffé des pâtes à la truffe et bu du champagne. Ce soir-là, ils ne se sentaient pas gênés du tout.
"
Du champagne. Car selon l'auteur du livre, c'est à un vrai buffet de victoire que s'adonnent les invités de Nicolas Sarkozy, ce soir-là. Pour un "coût total de 5.460,90 euros, soit plus de 50 euros par tête pour un grignotage". Commentaire d'un membre de l'équipe de campagne, toujours cité par Violette Lazard :
"Nous sommes nombreux à avoir halluciné ce soir-là, nous mangions de la truffe et buvions du champagne alors que nous n'avions pas gagné...
"