Les journalistes assassinés de Charlie Hebdo auraient-ils apprécié les honneurs de la République ? Qu’auraient-ils pensé de l’avalanche d’hommages qui leur a été réservé (FN compris, ou presque) après le massacre à la rédaction de l’hebdomadaire satirique mercredi 7 janvier ? Probablement pas du bien, selon Daniel Cohn-Bendit.
Ami des dessinateurs martyrs Wolinski et Cabu, l’ancien leader de ce mai 68 qui enfanta Charlie Hebdo met en garde contre ce qu’il considère comme un contre-sens. Sur le plateau du Supplément de Canal + (enregistré vendredi 9 janvier mais diffusé ce dimanche), il s’étonne :
Ceux qui chantent la Marseillaise pour Charlie Hebdo, ils ont rien compris. Parce que Charlie Hebdo, « qu’un sang impur abreuve nos sillons », Cabu il aurait été : « Mais qu’est-ce que c’est que ces cons-là ? Pourquoi ils me dérangent là ? Je leur ai rien fait, moi ».
Et quand Maïtena Biraben rappelle à son invité qu’il s’agit par-là de "défendre une certaine idée de la liberté de la presse", "Dany" répond :
Oui, mais il faut respecter Charlie Hebdo.
Un journal anti-autoritaire, anti-clérical, libertaire et irrévérencieux, depuis toujours vacciné contre les honneurs. Fussent-ils unanimes.