ET JE PÈSE MES MOTS - "Comment répondre gentiment ?" Martine Aubry a semblé un petit peu embêtée, au cours d'une conférence de presse vendredi 3 octobre, lorsqu'un journaliste l'a interrogée sur les sanctions infligées à sept députés "frondeurs" du PS par Bruno le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée.
Pesant ses mots, hésitant et farfouillant dans ses notes à la recherche d'un terme qu'elle avait "écrit pour autre chose", la maire de Lille a posément commenté ce qui est apparu comme un acte d'autorité de la part de Bruno Le Roux :
C'est pas très fort mais il faut être gentil.
Il y a une demande de débat de fond et je pense que ces députés sont parmi ceux qui connaissent le mieux ces questions et qu'on peut pas les considérer comme des excités. Et on leur répond par des mesquineries alors qu'aujourd'hui, on n'a jamais eu autant besoin de débat. Ils ont décidé de ne pas répondre, ils ont raison parce que c'est mesquin et quand c'est mesquin on ne répond pas.
Une intervention à revoir sur ces images filmées par BFMTV :
Mardi 30 septembre, le chef de file des députés PS a opéré 26 changements dans ses rangs parmi les différentes commission de l'Assemblée nationale. Sept d'entre eux sont subis et concernent des "frondeurs", qui se sont abstenus lors du vote de confiance au gouvernement de Manuel Valls. Les "punis" ont dénoncé une décision qui vise à les "empêcher de débattre en interne", quand le clan des légitimistes s'est évertué à présenter ce "roulement" comme normal.
>> Lire notre article : Députés PS exclus de leur commission par Bruno Le Roux : frondeurs et légitimistes jouent leur partition médiatique
[Bonus Track] "Ma voix ne sert à rien"
Hormis ce commentaire, l'ancienne première secrétaire du PS n'a pas ménagé ses amis socialistes, fustigeant "une pensée unique archaïque" au sujet de la politique économique de l'exécutif. Elle prévoit également une "catastrophe sociale cet hiver", à cause des "licenciements dans le bâtiment et les travaux publics". Et de se désoler quant à son impuissance à faire évoluer cette ligne :
Franchement, ma voix ne sert à rien. Ils sont dans une logique qui est une catastrophe. [...] Le pays s’enfonce dans une vraie crise morale, il pense qu’il est en décadence.