La majorité fustige "l'opération enfumage" de l'UMP qui voudrait faire croire que le scandale sur les écoutes de Nicolas Sarkozy est du côté du gouvernement. Jean-François Copé rétorque en sous-entendant que les fuites sur les affaires visant l'ex-président, révélées par Le Monde le 7 mars, ont été orchestrées par l'Elysée ou Matignon, voire les deux.
Invité de RTL ce 13 mars, le président de l'UMP s'interroge, à propos du gouvernement :
On peut donc se demander s’il n’a pas contribué à violer le secret de l’instruction, c’est ça la question.
Il voit dans les approximations de chronologie de Christiane Taubira - la ministre a d'abord déclaré n'avoir jamais rien su des écoutes avant de confirmer que son cabinet avait été mis au courant le 26 février, et elle-même le 28 du même mois - une preuve de l'implication du gouvernement dans les révélations de la presse.
Jean-François Copé rappelle également que Jean-Marc Ayrault a changé de version à quelques jours d'intervalle. Il raille une "coïncidence troublante" et demande : "Qui a généré comme par hasard toutes ces mises en cause ?"
Alors que le journaliste lui demande si le gouvernement "a fait fuiter" les informations sur Nicolas Sarkozy et ses affaires judiciaires, le patron de l'UMP répond : "oui !"
Puis il développe pourquoi, selon lui, la majorité a besoin de cette opération diversion :
Quand on sait que le gouvernement est à l’origine d’une des politiques les plus désastreuses sur le plan économique depuis que Monsieur Hollande est au pouvoir, qu’il est très inquiet des sondages, que les Français vont voter pour la première fois au niveau national les 23 et 30 mars prochain … pourquoi est-ce que vous m’entendez matin midi et soir dire aux Français "ne soyez pas dupe ! ne vous faites pas avoir !" ?!
Le Monde a révélé le 7 mars que Nicolas Sarkozy est sous le coup d'une information judiciaire ouverte le 26 février pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction. Une information ouverte suite à la mise sur écoute de l'ancien président et de son avocat dès 2013.
La situation a été résumée à Christiane Taubira dans une lettre de deux pages, adressée à son cabinet le 26 février, selon les règles de remontées d'informations des procureurs généraux au ministère de la Justice dans des affaires particulièrement signalées. En janvier 2014, une circulaire de Christiane Taubira a d'ailleurs précisé les critères qui font d'un dossier une "affaire signalée". L'ouverture d'une information judiciaire contre un ex-président répond à ces critères.