GAUCHE PLURIELLE - C'est tout le paradoxe socialiste sur la loi Macron. La mesure la plus polémique de ce texte "croissance et activité", l'extension du nombre de dimanches possiblement travaillés dans l'année, cristallise la colère d'une partie de l'aile gauche du PS, alors que les sondages montrent que les Français y sont majoritairement favorables. Ce qui ravit François Hollande et Manuel Valls, qui trouvent là un angle d'attaque contre les frondeurs.
Le chef de l'État (aka "Monsieur petites blagues") s'est donc récemment fendu d'un bon mot à leur égard, selon Le Canard Enchaîné de mercredi 17 décembre : il qualifie les élus PS opposés au travail dominical de "socialistes du dimanche". Et François Hollande de cibler plus particulièrement Martine Aubry, qui avait parasité la présentation officielle de ce texte, en conférence de presse, par Manuel Valls et Emmanuel Macron. Toujours selon ses propos rapportés par Le Canard, il "ne comprend pas que Martine Aubry fasse du travail le dimanche un enjeu de société" :
Je n'ai pas l'impression que l'on soit moins socialiste quand on propose, contre compensation, de travailler douze dimanches au lieu de cinq. Je ne crois pas que le travail du dimanche soit le grand débat du socialisme du XXIe siècle.
Le Premier ministre, lui, se plaît à constater qu'il existe donc "un décalage complet entre une certaine gauche et son propre électorat". Manuel Valls cible évidemment Martine Aubry, mais également Benoît Hamon (qui fait décidément l'objet de beaucoup de critiques gouvernementales dernièrement). Devant ses "troupes", il a ainsi déclaré, selon le palmipède :
Martine et Benoît sont partis trop vite dans la bagarre, sans se rendre compte que même l'opinion publique de gauche ne les suivait pas.
[Bonus Track]
Devant ses proches, François Hollande s'est également amusé de l'objectif que Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, s'est fixé pour 2017 : doter le parti, en délicatesse de ce côté-là, de 500.000 adhérents pour en faire un "parti de masse". Voici ce qu'il a expliqué, selon l'hebdomadaire satirique :
Ce serait bien, 500.000 militants. Mais ce serait encore mieux d'avoir 500.000 électeurs de plus.